L’abcès est crevé quant aux malversations dans l’énergie et l’exploitation du gaz de schiste. « Depuis trois ans, nous entendons beaucoup parler de malversations dans le secteur de l’énergie et j’ai toujours prôné que tout dossier en main doit être soumis à la justice. A ce jour, aucune affaire jugée, mais, une chute brutale de la production pétrolière et le départ massif d’investisseurs et opérateurs du secteur ! » C’est le constat amer que le chef du gouvernement Mehdi Jomaa n’a pas hésité à faire mercredi après midi devant les élus de la nation, lors des débats sur la Loi de Finances complémentaire. « De grâce, adjura-t-il les élus, cessons toutes ses surenchères, et sortons le secteur de l’énergie des tiraillements, tout cela est vain, c’est de l’intérêt du pays qu’il s’agit. Alors, ça suffit !»
« Ne tergiversons pas sur le gaz de schiste ! »
Le chef du gouvernement rappellera que le déficit de la balance énergétique vient en première position dans le déficit de la balance commerciale et soulignera que la relance de secteur relève non seulement du défi économique mais aussi de l’impératif sécuritaire. Poussant plus loin ses propos, il évoque l’exploitation du gaz de schiste, mentionnant l’initiative de l’Algérie de s’y lancer. « Alors que nos frères et voisins lancent les appels d’offres pour l’exploration et le développement de gisements de gaz de schistes, nous continuons à tergiverser et chercher les mille freins possibles, au moment même où nous en avons le plus grand besoin ! »
Pour une fois, l’abcès est crevé. Une franchise qui surprend nombre d’élus qui manifestent leur appréciation, mais suscite la réaction de Mohamed Zerkine, président de la Commission de l’Énergie qui se sent directement visé. Il demandera un droit de réponse que la vice-présidente de l’ANC, Mehrezia Laabidi ne lui accordera pas.