Départ de la BAD pour Abidjan: La plus grande opération du genre, menée avec succès
Contrairement à l’évacuation d’Abidjan qui s’était réalisée « manu militari» en 2003 en quelques jours à peine, le retour au siège s’inscrit dans une plus grande sérénité. Déménager 2 000 fonctionnaires et leurs familles, soit près de 7 000 personnes, constitue la plus grande opération du genre pour une institution financière régionale et même une organisation internationale. Une démarche qui relève de l’exploit logistique et administratif. Le président de la Banque africaine de développement y a veillé personnellement dans les moindres détails.
Des efforts colossaux ont été entrepris en matière de communication pour «vendre» le retour à Abidjan au personnel: réunions périodiques avec les équipes spécialisées et le personnel (dont plusieurs sous sa présidence et celle de ses vice-présidents), bulletins d’information, aides au logement à Abidjan, système automatisé de gestion en ligne des différentes démarches pour le départ de Tunis et l’installation dans la capitale ivoirienne, mobilisation sans précédent des services du protocole pour faciliter les procédures de départ…
«La communication était nécessaire, souligne à Leaders Donald Kaberuka. La feuille de route arrêtée à Marrakech en 2013 est rigoureusement suivie. Les vice-présidents sont déjà en place à Abidjan. Moi-même, je m’apprête à les rejoindre dans les jours qui viennent après les adieux aux autorités tunisiennes. Ce retour n’affecte en rien le fonctionnement de la Banque, ni en volume ni en qualité. Les opérations se poursuivent normalement et sont même en augmentation par rapport à l’an passé. Et c’est, en grande partie, grâce précisément à la décentralisation à travers les bureaux nationaux et les centres régionaux».
«Au départ, reconnaît le président de la BAD, il y avait quelques problèmes de logement et de coût de la vie à Abidjan. Mais, ces craintes ont été vaincues. La preuve, moins de 10% des employés seulement ont exprimé l’intention de nous quitter. Il ne faut pas oublier que la majeure partie du personnel a été recrutée après la relocalisation de la BAD à Tunis et n’a pas vécu en Côte d’Ivoire». De fait, plus de 70% du personnel de l’institution a été recruté à Tunis, après 2003, et ne connaît donc pas Abidjan. Il a donc fallu tout mettre en place pour les convaincre.
Ceux qui ont opté pour « le programme de séparation » mis en place ont perçu les primes appropriées et ceux qui partent à Abidjan bénéficient de nombre d’incitations avantageuses. Avec beaucoup de finesse et autant de sens de la communication et de l’organisation logistique, M. Kaberuka aura réussi son coup. Le retour de la BAD à son siège s’opère sans difficulté, au bonheur des uns et des autres. Tous y ont trouvé leur compte.
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