Décès de l'ambassadeur Amor Fezzani
L’ancien ambassadeur de Tunisie et secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Amor Fezzani est décédé mercredi à Tunis à l’âge de 84 ans. A 27 ans, titulaire d’un doctorat en philosophie obtenue à la Sorbonne, il a été recruté juste au lendemain de l’indépendance en 1957, par le ministère des Affaires étrangères et affecté en poste à l’ambassade de Tunisie à Beyrouth, alors dirigée par Habib Chatty. Ce fut pour lui le point de départ d’une longue carrière diplomatique qui le conduira dans diverses capitales arabes. C’est ainsi qu’après un passage au Caire, Alger et Rabat, il sera ambassadeur de Tunisie notamment à Beyrouth, Tripoli, Alger et Koweït. Nommé secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, en 1982 (le ministre était à l’époque Béji Caïd Essebsi), il y restera pendant 5 ans avant de repartir en poste à l’étranger.
Admis à faire valoir ses droits à la retraite, Amor Fezzani a été sollicité par le secrétaire général de l’Organisation de la Conférence Islamique, Habib Belkhoja, pour le rejoindre en tant que conseiller diplomatique. En acceptant ce poste, il pensait y rester quelques années au plus, il finira par y passer 10 ans.
Figure emblématique de la diplomatie tunisienne dans le monde arabe, dès les premiers jours de la République indépendante, il aura connu de près les Jamel Abennaceur, Ahmed Ben Bella, Haouari Boumediene, Hassan II, Mouammar Kadhafi, Charles Helou, Cheikh Jabeur Al Ahmed, Hussein de Jordanie, Faycal et autres éminents chefs d’Etat. Appréciant son talent et sa compétence, Bourguiba lui faisait entière confiance. En récompense à ses mérites, il a été décoré des Ordres tunisiens de l’Indépendance et de la République ainsi que de la Légion d’Honneur (France) et reçu nombre d’autres hautes distinctions.
Son coup de foudre pour le Moyen Orient et les pays du Golfe avait commencé en 1957 à Beyrouth où il connaîtra sa future femme, Hayet Alem. Elle lui donnera deux magnifiques enfants, Sami et Sana. « Pendant plus de 55 ans, nous confie-t-elle, j’ai vécu avec un Prince, un époux d’une très haute classe, un père de famille affectueux, un diplomate raffiné et un grand patriote ».