Démission du général Hamdi : Les «petites phrases» de la Présidence
24 heures après la confirmation par le ministère de la défense de sa démission de son poste de chef d’Etat-major de l’armée de terre pour «raisons personnelles», le général Mohamed Salah Hamdi a été reçu jeudi par Moncef Marzouki, président de la République provisoire. Ce dernier, tout en regrettant la décision du général a accepté sa démission.
Comme nous l’avions annoncé mercredi, c’est l’adjoint du général démissionnaire, le colonel major, Mohsen Fersi qui assurera son intérim, en attendant que «le chef du gouvernement et le ministre de la Défense présentent au (président de la république) une liste de hauts officiers susceptibles d'assurer le poste de Chef d'Etat major de l'armée de terre », selon un communiqué de la Présidence.
Cette décision était dans l'air après avoir été annoncée une semaine auparavant par un site proche de la Présidence, puis confirmée mercredi par une radio privée. En revanche, c'est la formule vague à souhait invoquée par le général qui a aiguisé la curiosité des commentateurs, chacun y allant de sa propre explication. Interrogé, le porte-parole de la Présidence, Adnen Mansar s’est contenté de dire : «Nous connaissons les raisons de cette démission, mais, on s'abstient de les dévoiler». Le communiqué de la Présidence insiste d'autre part sur «la nécessité de mettre l'armée à l'abri des tiraillements politiques».
On peut s'interroger sur l'opportunité de ces petites phrases en apparence innocentes, mais lourdes de sous entendus. Ne risquent-elles pas d'être interprétées comme une nouvelle illustration de la mésentente entre les deux têtes de l'exécutif? Pourquoi saisir l'occasion de cette démission pour rappeler des vérités d'évidence ? La présidence a-t-elle constaté un manquement à ce niveau? Dans l'affirmative, pourquoi ne pas désigner nommément la partie qui en est responsable ?
Selon l'article 11 de la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics (OPPP), le Président provisoire de la République, chef suprême des forces armées, assure le commandement supérieur, proclame l'état de guerre ou de paix, procède aux nominations des hauts cadres de l'armée ainsi qu'à leur limogeage, et ce en accord avec le chef du gouvernement auquel revient la supervision totale du ministère de la Défense. Mais il n'a pas à s'immiscer dans l'exécution au quotidien.
Mustapha