Pourquoi la cause palestinienne ne fait-elle plus recette?
Que les Etats Unis et les pays occidentaux se rangent au côté d’Israël dans son agression contre Gaza, quoi qu’il fasse et qu’ils se contentent d’en appeler à «la magnanimité du vainqueur», cela n’a rien d’étonnant ; que le carnage commis par les Israéliens n'ait mobilisé que quelques centaines de personnes à travers le monde arabe, quoi de plus normal en ce sale temps pour les Arabes; que les partis fassent de la surenchère en essayant d’en tirer le maximum de profits surtout en période électorale, c’est de bonne guerre. Mais que les Palestiniens de Cisjordanie (je ne parle pas seulement de «l’autorité», mais aussi surtout de l’homme de la rue), réagissent aussi mollement aux maheurs de leurs concitoyens comme s’il s’agissait d’un pays étranger, cela ne peut que susciter des interrogations.
Après quatre guerres et des millions de morts, il faut se rendre à l'évidence. La cause palestinienne ne mobilise plus, ni les Arabes, ni même les Palestiniens malgré les images effroyables de l'agression israélienne que nous renvoient les chaînes de télévision et les réseaux sociaux. Comme si on se résolvait à la fatalité de l'échec. Y a-t-il meilleure preuve de la décadence du monde arabe , Y a-t-il meilleure raison pour désespérer des masses arabes ? Le drame palestinien, c'est le miroir grossissant de nos dérives, de nos échecs, de notre incapacité à tirer les leçons de nos erreurs. Et c'est pourquoi, on s'en détourne, qu'on fait l'impasse sur cette tragédie.
Inévitablement, on repense au discours de Jéricho dont on fêtera l'année prochaine le cinquantenaire. Ah, si on l'avait écouté au lieu de le diaboliser. Que de sang, que de larmes, que de malheurs n'aurait-on pas évité. Malheureusement, on ne fait pas l'histoire avec des si.
Hédi Behi