Diplomatie : Une nomination dans les règles de l'art
Dans le mouvement des chefs de postes diplomatiques et consulaires que Leaders a publié en exclusivité n’y-a-t-il rien à redire? Rien si on regarde bien car tous les promus sont issus de la carrière diplomatique. Le syndicat du ministère des affaires étrangères d’habitude vigilant l’approuve dans l’ensemble. Même l’ambassadeur de Tunisie à Ryad muté à Sanaa ne doit sa nouvelle affectation qu’au fait qu’il a intégré le corps diplomatiques quand bien même il doit sa nomination antérieure au fait qu’il soit membre du parti islamiste, Ennahdha. L’ambassadeur et le consul général à Tripoli se sont pas touchés car les deux postes sont fermés pour des raisons sécuritaires.
Une nomination fait néanmoins jaser semble-t-il. Un site électronique Online a consacré en effet une information contestant la désignation de M. Ghazi Jomaa en tant qu'ambassadeur de Tunisie à Vienne pour la simple raison qu’elle a suscité une polémique sur les réseaux sociaux. Le tort de M. Ghazi Jomaa est qu'il est le frère aîné du chef du gouvernement Mahdi Jomaa. Il faut relativiser les choses. Avant que son frère cadet ne soit connu du public et n’accède au poste de ministre puis de chef de gouvernement, M. Ghazi Jomaa était et demeure encore un diplomate de carrière et en plus un diplomate talentueux. En termes de grade, il est ministre plénipotentiare hors classe, soit au sommet de l'échelle. Il a été, en effet, ambassadeur en Argentine puis en Turquie avant d’être nommé en 2009 en qualité de Représentant permanent auprès de l'ONU à New York. Rentré à Tunis en 2011, il a été chef de cabinet du ministre des affaires étrangères puis il a repris sa fonction de Directeur général pour l'Amérique et l'Asie. A ce titre il a accompagné M. Mahdi Jomaa lors de sa visite aux Etats unis en avril dernier.
C'est tout à fait naturellement qu'après trois ans à l'administration centrale il est affecté de nouveau à l'étranger. De plus M.Ghazi Jomaa est âgé de 57 ans, ce qui lui donne trois ans à courir avant d'être atteint par le couperet de l'âge de la retraite que son frère tient à appliquer à tous les cadres de l’administration sans distinction. Le plus ancien et dans le grade le plus élevé, il est en droit de postuler à une nomination à la tête d'une ambassade. Multilatéraliste, il a été pressenti à Genève avant de se voir nommé à Vienne, la troisième ville onusienne où se trouvent des organisations internationales comme l’AIEA et l’ONUDI. Donc rien à redire sur cette nomination à moins que le fait d'avoir un parent à un poste important de l’Etat ou du gouvernement ne devienne un handicap. Ce qui serait le signe d’une intolérable ségrégation.
R.B.R.