Hommage au professeur Saïd Mestiri: Science et conscience
Saïd Mestiri, notre ami et notre aîné, vient de nous quitter après une carrière chirurgicale exemplaire. Chef de service à l’hôpital de La Rabta de Tunis, il y développe tous les segments de la chirurgie générale et devient un chirurgien notoire partageant avec un autre emblème de la chirurgie, le regretté Zouhaïr Essafi, la formation de la majorité des chirurgiens généralistes installés en Tunisie. Les étudiants en Médecine venaient nombreux à ses cours de pathologie chirurgicale et admiraient sa tenue empreinte de dignité et son élocution tranquille et son verbe riche. Son service à l’hôpital et notamment son staff hebdomadaire ouvert à tous, médecins, infirmiers et administrateurs était volontiers fréquenté par les résidents et les assistants qui y trouvaient l’ambiance propice à la préparation de leur concours d’assistanat pour les premiers et d’agrégation pour les seconds.
Présidant la société tunisienne de chirurgie, Saïd Mestiri organisera les journées médicales maghrébines transformées six ans plus tard en Congrès maghrébins dont la tenue se poursuit aujourd’hui avec un succès grandissant.
Saïd Mestiri s’est illustré également par ses talents d’écrivain. Son livre sur Moncef Bey réédité en 2008 est un monument historique par l’ampleur des informations fournies en grande partie par M’Hamed Chenik premier ministre en 1943 du souverain Moncef Bey et père de Zohra, l’épouse de Saïd. Il a traduit avec précision et dans un style vif, le contexte politique de l’époque troublée par l’invasion de la Tunisie par les forces armées allemandes et la personnalité de Moncef Bey dont la volonté de tunisifier l’administration lui a couté son abdication et son exil. J’ai eu le plaisir d’assister à la présentation du livre qu’il a faite le 28 juin 2008 à la librairie Art Libris de Salambô et le privilège d’obtenir sa dédicace.
J’ai lu également avec beaucoup d’intérêt et bien du plaisir « le médecin dans la cité » et en ai apprécié le contenu si riche d’émotions.
En conclusion je reprendrai les mots inscrits sur la dernière page du livre « Le médecin dans la cité » que j’aurais aimé être miens « Ce livre est l’œuvre d’un humaniste…..Le médecin se doit d’honorer la vertu et de s’élever au dessus des contingences….Par l’élégance de sa langue, par l’ampleur de son érudition et par la rigueur de ses convictions, le professeur Saïd Mestiri est un classique ».
Que son épouse La Zohra et ses enfants, Omar,Tarek,Khaled, Safia et Hafedh acceptent ma sympathie et mes pensées affectueuses.
Saadeddine Zmerli
président du Comité National
d'Ethique médicale