News - 28.08.2014
Pourquoi Hafedh Zouari a accepté de conduire la liste d'Afek Tounès à Sousse
Jusque-là très discret et se tenant loin des feux de la rampe et encore moins de l’arène politique, Hafedh Zouari a créé une double surprise. D’abord celle de se lancer dans les élections législatives, et celle de choisir Afek Tounès pour conduire sa liste dans la circonscription de Sousse. Qu’est-ce qui a poussé ce fondateur d’un groupe en pleine expansion, opérant dans des secteurs de pointe à céder à l’appel de la politique? Lui qui jouit d’un large réseau d’amis dans pratiquement toutes les familles politiques a-t-il choisi son camp?
Quand on lui pose ces questions, Hafedh Zouari apporte une réponse simple. «Quand on me sollicite pour défendre ma localité de Kalaa Elkobra, longtemps délaissée à l’abandon, et ma région, Sousse qui, contrairement à ce qu’on pense, souffre de tant de maux et aspire à mieux de développement intégré, je ne peux me dérober de mon devoir, avoue-t-il. «J’estime en effet que siéger dans la future Assemblée des Représentants du Peuple, lors de cette phase cruciale de la transition démocratique sera une grande opportunité pour porter la voix du gouvernorat de Sousse et faire aboutir ses projets. Cela me permettra également de défendre le monde de l’entreprise et l’économie nationale. Chef d’entreprise, je vis au concret les multiples problèmes qui nous plombent les ailes. Je peux alors être utile».
Et pourquoi sous la bannière d’Afek Tounès? «C’est un bon parti, ancré au centre, avec des adhérents et des dirigeants de haut niveau partageant de nobles valeurs, souligne-t-il. En fait, je ne les ai pas choisis, n’ayant jamais songé à tomber en politique. Ce sont eux qui sont venus me voir et pu me convaincre de les rallier. Je ne peux qu’en être fier. Maintenant, il faut gagner la confiance des électeurs, puis se retrousser les manches et se mettre à l’ouvrage».
Aujourd’hui à la tête des Ets Zouari qui comptent notamment en vaisseau-amiral, la Sotudis, Hafedh Zouari opère dans divers secteurs, notamment, le transport des hydrocarbures, l’industrie (montage des camionnettes Mahindra, matériaux de construction, etc.), la concession automobile (SsangYong, etc.) et la distribution des engins de manutention et de travaux publics (Hundai, etc.). Avant même l’émergence du concept d’entreprise citoyenne, il s’est toujours distingué par ses actions discrètes de mécénat culturel et de soutien aux œuvres sociales. Plus particulièrement après la révolution, réalisant la modestie des moyens alloués aux forces sécuritaires alors que l’ampleur des menaces ne cesse de croître, il prélève systématiquement sur chaque nouveau lot d’arrivage, des véhicules puissants de 4X4 qu’il offre à la Police et à la Garde nationale.
Pour avoir commencé tout jeune, avec juste 50 D en poche, il sait combien chaque dinar compte. Le hasard a voulu que la date du 26 janvier 1978 marque le tournant de sa vie. Suffoquant du grand malaise social ambiant, il se décidera à aller chercher sa chance en Algérie auprès de sa tante. Sa valise était quasi-vide et dans ses poches, il serrait précieusement, tout au long de son trajet par train, son passeport et son trésor des 50 D. C’était le temps des pénuries, des deux côtés des frontières. L’esprit commerçant, il découvrira en Algérie quelques lampes et pièces détachées qu’il pouvait ramener avec lui et les vendre avec une marge convenable. Ce fut alors le déclic. Son commerce fleurira vite, par la force du travail et la persévérance. Il ouvrira à Sousse un petit magasin qui deviendra le fer de lance de son groupe, employant aujourd’hui des centaines d’employés, de techniciens et d’ingénieurs, et réalisant plusieurs dizaines de millions de dinars de chiffre d’affaires.
Yassine Brahim et ses co-équipiers auront eu la main heureuse de débaucher Hafedh Zouari de ses entreprises. Il fera un excellent Député.