La tentative d'assassinat de M.A. Nasri : la piste terroriste privilégiée
La tentative d’assassinat de Mohamed Ali Nasri lundi soir à Kasserine a été confirmée par le ministère de l’Intérieur qui l’a attribuée à «un groupe de terroristes». Les forces de sécurité ont immédiatement lancé une «opération de ratissage» dans les environs de la ville.
De son lit d'hôpital à Tunis où il a été transféré dans la soirée de lundi, l'élu de l'ANC a raconté à la presse sa mésaventure : «Vers 22H, alors que je venais de rentrer quelqu'un a frappé très fort à la porte. J'ai ouvert et j'ai vu un homme armé cagoulé et derrière lui deux autres hommes. J’ai alors refermé très vite la porte et me suis jeté de la fenêtre du deuxième étage pour tomber sur la maison des voisins, me cassant la jambe dans ma chute. Les membres de ma famille m’ont rapporté que les terroristes avaient réussi à forcer la porte d’entrée et cherché partout, y compris dans l’armoire. Des tirs ont retenti pendant au moins cinq minutes. Estimant qu'ils ont quitté les lieux, je me suis mis à crier. Alertés, les gens m'ont conduit dans ma voiture à l'hôpital».
Cette tentative d'assassinat intervient 24 heures après qu'un groupe armé comprenant 5 à 6 individus ait ouvert le feu sur une patrouille des forces de sécurité à Kasserine sans faire de victimes avant de s'enfuir en direction des montagnes environnantes. Dans le courant de la semaine écoulée, le ministre de l'intérieur n'avait pas écarté l'éventualité d'attaques terroristes et d'assassinats politiques au cours des mois de septembre et d'octobre dans le but de saboter les élections.
Mohamed Ali Nasri a été élu en 2011à l'ANC sur une liste du CPR qu'il quittera en 2013 pour rejoindre Nidaa Tounès. Après le verdict rendu par la Cour d'appel militaire de Tunis dans l'affaire des martyrs de la révolution qu'il a jugé trop clément, il quittera ce parti en signe de protestation contre «la tiédeur» de la réaction de Nida Tounès. Il finira par le réintégrer un mois plus tard. Lors des débats à l'ANC, il a souvent dénoncé l'extrêmisme religieux.