Quel avenir pour Djerba ?
Malgré quelques ratés, la dynamique du développement est incontestable à Djerba. Au début du XXIème siècle, les Djerbiens vivent autrement qu’au début du siècle dernier : ils vivent dans des habitations mieux équipées, ils circulent en automobile sur des routes bitumées de bonne qualité en majorité, ils consomment des produits frais en provenance du continent pour la majorité, ils boivent de l’eau potable du robinet et des fasguias, ils vont se divertir sur les plages aménagées des hôtels, certains y organisent leur mariage…Vivent-ils forcément mieux ? La réponse est contrastée selon les points de vue : ceux qui regrettent le bon vieux temps estiment qu’il y a une dégradation et un déclin et ceux qui se projettent dans l’avenir considèrent qu’il y a encore des progrès à faire !
Djerba n’a évolué qu’au prix d’ouvertures multiples sur le monde extérieur. Les Djerbiens tirent l’essentiel de leurs revenus de l’émigration à l’étranger et du tourisme balnéaire de masse. Ce modèle de développement fonctionne depuis la deuxième moitié du XXème siècle. Il a atteint ses limites par l’arrêt de l’émigration et par la crise du tourisme balnéaire de masse qui dure depuis une décennie. Ses conséquences sur l’environnement ont été parfois désastreuses (érosion des plages, surexploitation des ressources naturelles et gestion inadéquate des ordures ménagères et hôtelières.) Le problème de la décharge de Gallala, posé depuis des années, n’a pas trouvé de solution satisfaisante malgré la mobilisation de la société civile et de l’opinion publique.
Les potentialités de développement durable ne manquent pas : la mise en valeur des terres agricoles éloignées de l’habitat, le développement du tourisme écologique, archéologique et culturel, le développement de nouvelles activités de service valorisant les compétences des Djerbiens et des Djerbiennes…
Quel territoire pour l’avenir? L’organisation territoriale sur ces nouvelles bases de développement devra reposer sur une rationalisation des usages de l’espace (qui n’est pas étrangère aux Djerbiens). Une densification de l’habitat permettra un moindre étalement spatial du bâti, une réduction des coûts de production foncière et immobilière et d’aménagement des infrastructures (routes, eaux potable et usées, électricité, communications…). L’intérieur de Djerba et sa nébuleuse centrale ne représentent pas un vide ni un espace de repli et de gel foncier. Cet espace connaît une dynamique autonome certaine et contient les bases matérielles et immatérielles de la civilisation djerbienne et de son développement futur.
Ridha Lamine
Lire aussi
Un circuit pour visiter les îles tunisienne
Quelles sont les principales îles tunisiennes
Kerkennah Entre légende et réalité