Moins de privilèges, plus de croissance : l'appel de la Banque mondiale à un meilleur climat d'affaires dans le monde arabe et en Afrique
Des taux d’investissement privé plus élevés, une meilleure productivité des entreprises et une plus grande diversification des tissus économiques, sont indispensables pour générer une croissance forte et durable dans la région Moyen Orient Afrique, estime la Banque mondiale. Trois piliers sont alors nécessaires: réduire les barrières formelles et informelles qui limitent la concurrence, renforcer les institutions chargées de mettre en œuvre les réformes, de réguler les marchés et d’interagir avec les entreprises, promouvoir un nouveau partenariat entre le secteur privé et les gouvernements, afin que tous les acteurs soient davantage impliqués dans la préparation, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques économiques.
Intitulé « Des privilèges à la concurrence », ce rapport est co-signé par Najy Benhassine, Economiste Senior qui vient de participer aux Journées de l’Entreprise de l’IACE. Il indique que 40 millions de nouveaux emplois devront être créés dans la région MENA au cours de la prochaine décennie. La quasi-totalité de ces emplois devra être créée par le secteur privé qui aura un rôle essentiel à jouer pour transformer les pays de la région en économies diversifiées, dynamiques, et aux taux de croissance durablement élevés. Avec un taux d’investissement de 15% du PIB en moyenne, la région MENA se situe loin derrière les régions les plus dynamiques. Les pays les plus performants de la région exportent environ 1500 types de biens, dont la majorité est à faible contenu technologique, lorsque des pays comme la Pologne, la Malaisie, ou la Turquie en exportent près de 4000. Aussi et en réponse aux réformes passées, les taux d’investissement privé dans la région MENA ont augmenté en moyenne de seulement 2 points de PIB, contre 5 à 10 points en Asie, en Europe de l’Est et en Amérique latine. Près de 60 % des chefs d’entreprises sondés estiment que les réglementations ne sont pas appliquées de manière constante et prévisible.
Dans sa préface, la Vice présidente de la région MENA, Shamshad Akhtar considère que « le secteur privé a aussi sa part de responsabilité dans ce nouveau partenariat. Trop souvent, sa voix a été accaparée par les partisans du statuquo pour maintenir leurs privilèges. Aujourd’hui, une nouvelle génération d’entrepreneurs est en train d’émerger dans la région MENA. Leur capacité à faire entendre leur voix pour influencer positivement les réformes à venir sera cruciale ». Le rapport met ainsi l’accent sur la nécessité de renforcer le rôle du secteur privé dans la région MENA pour en faire un moteur du changement. Pour cela, les organisations qui le représentent doivent être plus ouvertes, plus représentatives et mieux organisées pour soutenir des réformes qui bénéficieront à toutes les catégories d’entreprises.