News - 24.09.2014

Les parrainages de la discorde ?

Le parrainage du porte parole du «Front populaire», Hamma Hammami pour sa candidature à l’élection présidentielle  par un membre d’Ennahdha, même en rupture de ban,  et par deux députés du CpR(le parti de Moncef Marzouki) continue à alimenter les commérages du microcosme politique. Des membres éminents de la gauche tunisienne y compris au sein du FP sont tout retournés pour ne pas dire en colère contre ce qu’ils considèrent comme un acte contre-nature qui sera mal perçu par la base de cette alliance marxiste-léniniste, baathiste et pan-arabiste farouchement hostile au mouvement islamiste. Certaines voix s’élèvent pour dire qu’il aurait mieux valu ne pas présenter de candidat  à l’élection présidentielle que de recourir à ce soutien qualifié de «baiser de Judas». Les militants de Watad et du Courant populaire, les deux partis dont les leaders Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi furent assassinés sous la Troïka sont les plus remontés contre le leader du FP.

De source proche de Hamma Hammami on affirme que ce dernier n’a rien demandé et que les députés concernés lui ont accordé leur soutien de leur propre initiative en raison du passé militant du porte-parole de la Jebha Chaabia. Certains d’entre eux ne peuvent oublier qu’ils avaient partagé des années de prison avec Hamma Hammami auprès duquel ils avaient trouvé dans ces difficiles épreuves soutien et réconfort.
Personne ne peut douter de l’engagement de Hamma Hammami contre les politiques désastreuses de la Troïka et aucun n’a le droit de mettre en cause sa sincérité, son militantisme et ses hautes valeurs morales, souligne-t-on de même source.

C’est la déclaration de Sahbi Atig chef du groupe nahdhaoui à l’ANC qui a dit avoir  autorisé  le député Abdelaziz Chaabane à parrainer Hamma Hammami par «souci de démocratie et de diversité» qui a aggravé la situation. Cette « instrumentalisation » est mal perçue au sein du cercle proche de Hamma Hammami. De même qu’est mal perçu le recours par le directeur de la campagne de Moncef Marzouki, Adnène Mansar à l’esprit du 18 octobre 2005(date symbolique du combat commun entre les islamistes et les laïcs contre le régime de Ben Ali), un recours jugé «caduc», car les conditions qui y ont présidé ont complètement disparu.

De même source on déplore le refus du Massar d’accorder ses parrainages à Hamma Hammami. Quatre députés de l’ex-Attajdid avaient au départ proposé leurs parrainages avant de se rétracter pour une raison inconnue, dit-on. Lle président du réseau «Destourna» note que  «parrainage ne veut pas dire soutien. En France, des élus de droite et de gauche parrainent la candidature du représentant de l’extrême-gauche sans pour autant partager ses idées», plaide-t-il.

Pour couper cours à cette «cabale», Hamma Hammami qui, au départ,  voulait se contenter des parrainages des députés pour éviter «toute surenchère inutile» a fini par recourir aux parrainages des électeurs. Après avoir refusé de les recevoir alors que le délai des dépôts des candidatures n’était  pas clos en arguant qu’ils devaient être remis par Hamma Hammami en personne, l’ISIE a fini par accepter ces parrainages et les a versés au dossier de l’intéressé.

R.B.R.