Qui gère la campagne de Mustapha Kamel Nabli ? Voici son équipe
Ils viennent d’horizons différents : de partis politiques, de la société civile ou en tant que simples citoyens tunisiens, en Tunisie ou à l'étranger. La plupart d’entre eux ne connaissaient pas Mustapha Kamel Nabli, il y a encore quelques mois, voire même pour certains, il y a quelques semaines et les voilà énergiquement impliqués dans la conduite de sa campagne électorale. « Je n’endosse pas des couleurs, j’assume des valeurs ! » lance Amel Smaoui, de l'équipe Com, fille de Canal + Maghreb, passée par TV 5, Shems, Telvza TV et autres expériences.
L’organigramme se complète. La direction de la campagne est confiée à Ziad Milad qui a une double formation d’ingénieur et d’avocat spécialiste en arbitrage dans le secteur industriel. On l’avait vu juste au lendemain de la Révolution dans les coulisses de Carthage et de la Kasbah, à l’ombre de Mohamed Ghannouchi lorsqu’il formait son Gouvernement 2. Puis à l’œuvre et à la bonne manoeuvre au sein d’Ettakatol. S’imposant une prise de distance ces derniers mois, il était interpellé fin août dernier par des interrogations, des aspirations et des convictions. Et le voilà à la barre pour MKN.
A ses côtés, une stratège du marketing spécialiste de la communication, Najla Chaar. Rentrée de Paris au milieu des années 90, elle avait fait ses premières armes dans une agence de com avant de rallier Tunisiana, alors encore en projet. Douze ans durant, elle ancrera la marque et en fera le premier téléopérateur du pays. A toute passion, il y a une fin et elle voulait, depuis le début de l'année, résolument donner une autre orientation à sa carrière. Cette ancienne militante d’Al Qotb, brillante durant les élections de 2011, ne pouvait qu’être séduite par le projet de MKN. Elle le portera avec l’équipe, apportant une connaissance précieuse du consommateur tunisien, des médias et des techniques du marketing et de la communication. Avec elle un bon staff.
Me Taher Boussema est le coordinateur des comités de soutien. Kamel Jendoubi, ancien président de l'ISIE dirige la Commission politique. Noureddine Ben Ticha, assure les fonctions de conseiller politique. Venu de Nidaa Tounès, il affirme n’avoir pas "changé de bord, mais fait un choix".
Maher Hanine aligne 10 ans de PDP. « De résistance », précise-t-il légitimement. Il portera la voix de MKN, et racontera le parcours et le déroulement de la campagne. Sans se confiner dans un statut de simple porte-parole, comme on nous le précise.
Le nerf de la guerre sera tenu par un banquier de longue expérience, Brahim Saada, ancien PDG de banques et vice-gouverneur de la Banque Centrale.
Mais, il y a aussi et surtout plein de jeunes : Chama Sellami, chef d’entreprise, qui vient d’Al Massar, Riadh Menif, chef d’entreprise et promoteur touristique au désert, indépendant, Saoussen Mahjoub, qui arrive de Washington DC ,Youssef Charfeddine, de la société civile, Nadia Othmani, coach et experte en process management. Installée à Paris, elle a dit oui en quelques heures pour débarquer le lendemain au quartier général de la campagne.
Budget et financement
Mustapha Kamel Nabli a en effet établi ses quartiers généraux dans une villa de deux étages à Mutuelleville. « C’est pour le moment l’unique signe extérieur de richesse », plaisante un membre de son staff. « Et encore, ajoute-t-il, elle a été mise à notre disposition par un sympathisant ». Interrogé sur le budget de sa campagne et son financement, MKN était séché ! «Honnêtement, il n’y a pas de budget arrêté ?, reconnaît-il sincèrement». C’est une première pour un économiste, financier et ancien gouverneur de la Banque centrale qui n’a pas de budget prévisionnel ? La réponse est en fait simple. « Nous ne savons pas encore ce qui est possible de faire et ce qui interdit. La loi électorale en laisse le détail notamment à l’ISIE. Les textes viennent juste d’être pris et nous devons les étudier attentivement, précise-t-il ».
Et quelles seront alors les sources de financement ? « Jusque-là, répond Nabli, nous avons compté uniquement sur nos fonds propres, en autofinancement. Nous ouvrons désormais la voie aux dons, mais nous avons conçu un système pour les petits dons de 50 D, 100 D etc. ? ». MKN semble privilégier les « small tickets » en évitant d’être noyé par « de généreux donateurs » auxquels il risque d’être redevable. L’éthique prime en lui.
Quant à son équipe, elle porte la lourde et délicate mission de lui attirer le vote des Tunisiennes et des Tunisiens et de le porter à Carthage. Une grande responsabilité.
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