Décès du dirigeant syndical Mohamed Ezzeeddine
Compagnon de Hached et Achour, et ancien membre de l’exécutif de l’UGTT, Mohamed Ezzeddine est décédé vendredi 2 octobre 2014 à l’âge de 84 ans. Né à Kerkennah le 16 décembre 1930, il a avait entamé ses études techniques au lycée Emile Loubet à Tunis. Mais, rapidement rattrapé par le militantisme patriotique et syndical, il a fini par en être renvoyé. En vain, il ira poursuivre ses études en Algérie et se résoudra finalement à retourner à Kerkennah et y exercer en tant qu’instituteur.
Le lâche assassinat de Farhat Hached, le 5 décembre 1952, le bouleversera profondément. Le jour de l’enterrement du martyr dans son île natale, Mohamed Ezzeddine prendra la tête des foules en colère et se lancera dans un immense mouvement de protestation et d’indignation il insistera à ce que le cercueil soit ouvert et déclenchera une grève générale dans le secteur de l’enseignement.
A l’aube de l’Indépendance, il sera recruté, en 1956, par les services des PTT et obtiendra alors une bourse d’études en téléphonie à l’étranger. De retour à Tunis, fort de son expertise, il contribuera au démantèlement d’un réseau d’espionnage français niché en haut des bâtiments des PTT rue Jamel Abdennaceur.
Il se rapprochera d’Ahmed Tlili et s’engagera à fond au sein de l’UGTT jouant un rôle très apprécié après l’exil de Tlili et l’emprisonnement de Habib Achour.
En 1970, Mohamed Ezzeddine, alors secrétaire général de la Fédération des PTT, accédera au bureau exécutif de l’UGTT. Il sera aux premiers rangs avec Achour dans le bras de fer engagé en 1977 avec Hedi Nouira. Arrêté suite aux événements du 26 janvier 1978, il écopera de cinq ans de prison ferme.
Très apprécié, tant à Place Mohammed Ali (UGTT), qu’au ministère des Affaires sociales (lors des négociations) ou encore à l’UIT et au BIT Genève, Mohamed Ezzeddine laisse le souvenir d’un grand syndicaliste.