La fronde des instituts de sondage
A deux semaines des élections, les instituts de sondages d'opinion ont dénoncé l’interdiction qui leur est faite de diffuser les résultats de leurs enquêtes sur les intentions de vote avant et pendant la campagne électorale sur une période de 5 mois conformément à l’article 70 du code électoral. Le président de la Chambre syndicale des instituts de sondage n'a pas manqué de relever le caractère inique de la loi qu'il a jugée en contradiction avec l'article 70 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme tout en indiquant qu’aucune infraction n’a été enregistrée jusqu’à présent de la part des instituts de sondage.
A vrai dire, cette réglementation est le résultat d'une crise de confiance entre ces instituts d'une part, les citoyens et les partis d'autre part. C'est pourquoi, le président de la chambre a appelé à la mise sur pied d’un comité qui composé d’experts et de professeurs universitaires qui serait chargé du suivi et de la supervision des sondages et de déceler les dépassements et les infractions. Evidemment, les partis ont toute latitude de commander des sondages internes. Selon des sources concordantes, ils confirmeraient la tendance à la bipolarisation de la vie politique déjà relevée par les enquêteurs il y a quelques mois.
A titre de comparaison, en France, les sondages ne peuvent être publiés, diffusés ou commentés qu'à la veille ou le jour de scrutin alors que les estimations des votes ne peuvent être annoncées qu’après la fermeture des bureaux de cote