News - 10.10.2014

Tout sur la campagne électorale de Marzouki : Son équipe, sa stratégie et son financement

La machine est en place. Conduite par Adnen Manser qui quittera la fin de ce mois ses fonctions de directeur du cabinet présidentiel, diriger le comité électoral de Moncef Marzouki pour les prochaines présidentielles, elle se tient prêt. Le quartier général est établi depuis quelques semaines à El Menzah 1 et prendra bientôt d’autres annexes. 
 
La communication a été confiée à Slaheddine Mnasri, professeur de communication à l’Université Catholique de Louvain en Belgique qui a pris un congé sans solde, pour se mettre à l’ouvrage. Cet ancien speaker à l’Etablissement de la Radio et de la Télévision tunisienne qui avait enseigné à l’IBLAV, avait poursuivi des études spécialisées au Japon et aux Etats-Unis et exercé en tant qu’expert auprès de l’ONU, selon sa biographie sur Linkedin.
 
Les finances sont prises en charges par Mokhtar Chamekh, qui était jusque-là conseiller à la Présidence pour les affaires économiques. Dûment mandaté par Marzouki pour la gestion de son compte personnel, il est à présent le gérant légal des comptes de sa campagne.
 
Dans les régions, des coordinations ont été mises en place. Elles sont composées, selon Adnen Manser d’indépendants, mais aussi d’adhérents dans d’autres partis de ce qu’il qualifie de « la mouvance patriotique et révolutionnaire ». « Dès le départ, souligne-t-il, nous avons élargi le spectre au-delà du CPR et des autres composantes de la Troïka pour brasser très larges et nous sommes heureux de voir se rallier autour de la candidature de Moncef Marzouki des sympathisants venant de plusieurs familles politiques ».
 
Pour ce qui est budget, Manser fait dans la modestie. « Nous n’avons pas à dépenser beaucoup d’argent, dit-il, car la notoriété est assise et nous ne comptons pas nous lancer dans de grandes dépenses et de grandes manifestations. Le financement proviendra essentiellement des revenus de vente du livre publié récemment par le président Marzouki (Réussir ou Réussir) en vente en librairies au prix de 15 DT ainsi que dans les coordinations régionales du Comité électoral en laissant aux lecteurs la possibilité de l’augmenter de leurs dons ». Est-ce suffisant ? Marzouki a-t-il prévu un trésor de guerre pour sa campagne ? « Montrez-moi le trésor, j’en serai le premier à aller y piocher », répond-il en forme de boutade, sans trop convaincre, évidemment.
 
Au total, Marzouki tiendra cinq grands meetings, et se limitera à la Tunisie sans aller dans les six autres circonscriptions électorales à l’étranger. Le coup d’envoi sera donné à Sfax et la clôture se fera à Tunis, révèle son directeur de campagne. C’est Manser qui ira cependant à l’étranger, notamment en France, en Allemagne et en Italie. 
 
Le plan média concocté est allégé. Marzouki donnera deux grandes interviews télévisées sur des chaines tunisiennes, sans autre précision sur celles qui ont été retenues. Selon Manser, le président-candidat a rédigé lui-même son manifeste électoral et y met actuellement les dernières retouches. Dès sa finalisation, les équipes com plancheront sur sa déclinaison sur divers supports.
 
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