Anniversaire de l'évacuation : Pouvait-on éviter les évènements tragiques de Bizerte?
Le 15 octobre de chaque année est l’occasion pour les Tunisiens de se remémorer cette journée du 15 octobre 1963 lorsque le drapeau national fut hissé au mât de la base de Sidi Ahmed alors que les derniers soldats français quittaient le port de Bizerte à bord d’un navire de guerre escorté par deux avisos de la marine nationale «Destour» et «République». 51 ans ont passé et pourtant, la polémique sur le coût humain de cette guerre est loin de se calmer. Des centaines de morts et des milliers de blessés. C'est le triste bilan de cette guerre.
Fallait-il s’engager dans une guerre par trop inégale face à la quatrième armée du monde? Pour y répondre, il faudrait se mettre dans le contexte de l'époque. Alors qu'on s'attendait à un désengagement progressif de l'armée française de Bizerte, des travaux ont été engagés en juillet pour prolonger la piste d'atterrissage de la base aérienne de Sidi Ahmed. Ce qui avait été interprété par Bourguiba comme une volonté de la France de pérenniser sa présence militaire dans notre pays. D'où sa décision de faire le blocus de la base. Trois ans auparavant, le président de la République avait pris prétexte du bombardement de Sakiet en 1958, pour interdire aux 45000 soldats français stationnés en Tunisie de quitter leurs casernes le blocus de toutes les casernes et réclamer l'évacuation de toutes les troupes françaises à l'exception de Bizerte. Deux mois plus tard, c'était l'évacuation. C'est exactement la tactique qu'a utilisée Bourguiba pour obtenir l'évacuation de Bizerte. Seulement, voilà. Il n'avait plus affaire à une IVe République en pleine déliquescence, mais à De Gaulle. Il était tout à fait normal que la riposte ne soit pas la même. Cela Bourguiba ne l'a pas prévu.
Pour saisir les tenants et aboutissants de de cette crise majeure dans les relations tuniso-françaises:
- Sébastien Abis, «l'affaire de Bizerte» Sud édition 2004
- Colonel Noureddine Boujellabia : «la bataille de Bizerte, telle que je l'ai vécue», sud édition 2005
Ainsi que le témoignage du général El Kateb.
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