Une école flottante canadienne à la marina de Yasmine Hammamet
Par moins 18° et même plus au Canada, le moindre rayon de soleil dans le ciel bleu azur de Tunisie réchauffe les cœurs. Que dire alors de ce magnifique voyage de l’école en mer canadienne Class Afloat au Port de Yasmine Hammamet. Reportage.
« Classe ou école flottante: C’est ainsi qu’on peut désigner cet immense voilier aux couleurs de mer qui vient accoster, en ce début de décembre ensoleillé, à la marina de Hammamet à 60 Km de la capitale Tunis. Un voilier immense dont la silhouette enchante les nombreux visiteurs accourus ce jour là pour goûter un peu à cette expérience magnifique que mène depuis un quart de siècle ce bâteau-école canadien dans le domaine de la formation et de la pédagogie.
Apprendre tout en faisant le tour du monde en mer, à bord du bateau canadien Ecole-en-mer, le SV Concordia, n’est pas une expérience très commune, il faut l’avouer. Pourtant, c’est l’extraordinaire expérience ou de nombreux élèves de plusieurs nationalités (ils sont 48 en cette session venus de Hollande, Mexique, Allemagne, États-Unis, Caraïbes, Canada, etc.) ont choisi d’embarquer, dans le cadre de leur cursus scolaire ou universitaire. Ils sont là, naviguant de port en port, avec une équipe de huit professeurs et huit membres d’équipage, pour étudier la biologie marine, les courants marins, visiter des pays pour découvrir l'histoire, la géographie, la culture… Le tout dans une ambiance de fraternité, d’échange permanent ou tout le monde touche à tout y compris monter la garde à bord du voilier comme de vrais matelots!
Valoriser l'esprit d'initiative et de débrouillardise
C’est avec beaucoup de fierté d’ailleurs que le jeune directeur des études à bord, Ryan Cleland, la trentaine élancée et sportive, nous décrit cette ambiance feutrée et quasi familiale dans laquelle tout le personnel à bord vit et travaille. « Tout le monde, nous dit-il, se fait un point d’honneur de s’acquitter des tâches qui lui sont imparties et remplir son devoir. A côté de leur travail scolaire, les élèves ont aussi un certain nombre de travaux à faire pour bien s’initier aux différentes fonctions de matelot. Cela les aide aussi à valoriser leur sens de l’initiative et de la débrouillardise et favoriser une véritable symbiose entre les différents élèves, le corps enseignant et les membres de l’équipage.»
Travaillant lui-même à bord de ce voilier depuis déjà huit ans, Ryan Cleland avoue ne pas avoir vu passer le temps. Il admet être chanceux d’avoir sa femme à ses côtés, puisqu’elle est aussi professeur à bord du voilier. Mais, il avoue, le sourire en coin, songer mettre pied à terre « pour avoir des enfants et retourner à la vie sur la terre ferme après toutes ces années passées au large.»
Pour les élèves, c’est une autre histoire. Un apprentissage réel et magnifique de la vie en dépit de ce sentiment parfois de solitude et de nostalgie. Agés de 16 à 19 ans, ces élèves co-habitent de manière harmonieuse sur ce bateau, le S.V Concordia, de 58 mètres de long et 9 mètres de large, et doté de 17 voiles. Ils vivent pleinement ce projet Ecole-en-mer, un projet éducatif d'un semestre ou deux d'études. Les élèves peuvent suivre à bord entre 15 à 18 cours assez diversifiés :des cours d 'anthropologie, de physique, de sciences, de français ou de philosophie etc.
L'itinéraire change chaque année, mais en général, le S.V Concordia vogue sur plus de 28 000 milles, s'arrête à plus de 30 ports, dans au moins 20 pays sur cinq continents. Parti cette année de Lunenburg au Canada, le SV Concordia, est déjà passé par l'Irlande, le Portugal, la France, Malte, la Turquie avant d'accoster en Tunisie. Son périple l'emmènera sur les rivages de nombre de destinations aux noms aussi évocateurs que le Maroc, le Sénégal, le Brésil, les Bermudes et Trinidad.
Depuis sa création en 1985 par le West Island College (Montréal, Canada), plus d'un millier d'étudiants ont participé au programme l'École-en-mer. Les exigences sont nombreuses pour être admis à ce programme : un bon dossier scolaire, une bonne santé et une bonne forme physique. Mais pour ceux qui sont pris à bord, l’expérience restera sans doute inoubliable et fortement marquante…
Qui a dit déjà que les voyages sont le plus grand livre du monde…
Pour ceux qui voudraient suivre ce périple ou en apprendre plus sur le programme, il suffit de visiter le site »