Béji Caïd Essebsi réitère son rejet de toute alliance avec Ennahdha
Dans une interview accordée à Dar Essabah, le leader de Nidaa Tounès écarte toute possibilité d’alliance avec Ennahdha après les élections: «Nous sommes comme deux droites qui ne se rencontrent jamais, mais nous nous associerons aux partis qui partagent les mêmes projets et les visions que nous», tout en ajoutant : «En tout cas, c’est le résultat du scrutin qui déterminera tout cela».
Depuis quelques semaines, Rached Ghannouchi multiplie les appels du pied en direction des destouriens, hier voués aux gémonies, et en particulier de Béji Caïd Essebsi dont il regrette la tendance «à diviser les Tunisiens». De toute évidence, le président de Nidaa n'a aucune intention de la ligne de conduite qu'il s'est fixé. Pas d'alliance avec Ennahdha « On ne s'allie qu'avec les gens avec qui on partage les mêmes valeurs». Mais il reconnait en même temps que le parti islamiste fait désormais partie du paysage politique et qu'il est possible de cohabiter avec lui.
Sur la présidentielle, Béji Caïd Essebsi avoue qu’aucun candidat n’est sûr de remporter les élections «à l’exception de Slim Riahi». Il décoche quelques fléchettes aux candidats destouriens qu’il soupçonne «d’être mus par des personnes qui cherchent à me concurrencer et qui n’aiment pas que je gagne à la présidentielle». Il ne donne pas de noms «ils se reconnaîtront», mais il ajoute : « ces candidats constituent potentiellement des voix en moins pour nous». Il rappelle qu’il a présenté sa candidature il y a un an et demi et que «depuis, il ya eu deux candidatures, la première est celle d’une personne qui venait de sortir de prison (allusion à Abderrahim Zouari ) et la seconde est celle d’une personne qui résidait à l’étranger (allusion à Mondher Zenaïdi)». Il tient à démentir les rumeurs à propos de concertations avec eux pour un candidat unique : «je n’ai rien demandé et ils ne m’ont proposé».