Aux urnes Citoyens… l'Histoire ne pardonne pas!!
Ayant dépassé l’épisode des candidatures aux présidentielles et profité de l’Aïd et ses festins, les Tunisiens reviennent en force depuis quelques jours à leurs vrais moutons: Les législatives qui s'approchent au galop. Dans moins de dix jours, nous serons en effet amenés à voter chacun pour une liste, à choisir chacun un projet, on le fera pour soi et pour les générations futures, mais surtout, pour la Patrie au-delà des intérêts des partis…Sommes-nous alors prêts pour ces élections et conscients des enjeux de nos choix et de tout ce qui en découlera?
En effet, les Tunisiens semblent être répartis entre ceux qui savent déjà pour qui ils voteront et les indécis et cherchent encore à se faire bien représenter, et enfin ceux qui, n’y croyant plus, ont opté pour l'abstention.
Pour les premiers, qui sont à saluer au passage, car plus que jamais déterminés à voter et à regarder en avant, ceux là en particulier représentent un progrès notable sur la voie d'une bonne culture démocratique. On voit des Tunisiens emportés plus que jamais par un élan de patriotisme, instruits par les leçons des élections de 2011, décidés d’aller voter quelles que soient les conditions, qu'il vente ou qu'il pleuve. Cependant, à ce stade final, et loin de chercher à alarmer mais plutôt à remettre les pieds sur terre, il faudrait rappeler à cette catégorie de Tunisiens, deux réalités importantes à regarder bien en face jusqu’au jour du scrutin: D’une part, il faut persévérer et ne jamais trop se fier aux sondages préalablement publiés ni se laisser berner par l’idée que «les jeux déjà faits» au risque de tomber dans un excès de confiance. D’autre part, il ne faudrait exclure aucun des scénarios probables en pré ou post élections qui pourraient changer l'opinion des électeurs, chambarder le déroulement normal de la journée du 26 octobre prochain, ou encore détruire l’image, tant rêvée et espérée pour le futur proche!! Nul ne peut prédire avec certitude la victoire d’un parti ou d’un autre, nul ne peut prévoir la survenue d'un évènement qui peut tout changer. Une enquête exclusive des plus manipulatrices diffusée il y a quelques jours, nous rappelle l'affaire Persépolis il y a trois ans qui avait contribuer à porter Ennahdha au pouvoir. Devant de telles manipulations, autant rester vigilants, se maîtriser, zapper toutes les ondes et les images parasitaires, se concentrer, et surtout consolider, défendre haut et fort et sans cesse et jusqu’à la veille du 26 octobre, les choix sages et réfléchis, sans regarder ailleurs ni tomber dans le piège de la peur ou la terreur ou encore essayer de dévaloriser l’autre partie, au risque de lui offrir des voix manipulables encore hésitantes.
Par ailleurs, et loin d’amoindrir la fierté de part cette citoyenneté notable et en dépit de l’espoir et l’optimisme que nous devrions continuer adopter pour pouvoir avancer, il ne faudrait pas négliger une double réalité quant aux prochaines élections législatives : Certains citoyens sont encore et resteront jusqu’aux derniers moments indécis, incertains et loin d’être convaincus .. D’autres sembleraient plutôt décidés, non quant au choix à faire, mais quant à l’idée de ne pas voter.
Les uns comme les autres de ces électeurs potentiels, avec leurs comportements imprévisibles et surtout insondables, auraient justement un effet considérable sur les résultats des élections tant attendus que redoutés par tous les Tunisiens. Face à cette double réalité, nous avons un devoir citoyen à accomplir. C'est de rappeler aux hésitants l’objectif premier de ces futures élections, celui d’assoir un nouvel Etat démocratique et un vrai, de garantir la pérennité des libertés et des droits, la sécurité et de minimiser le risque du retour à l’hégémonie du parti unique ou dominant. Il s’agit aussi de prioriser les problèmes par ordre d’urgence et de gravité d’impact sur la croissance et le développement, et sur les conditions primaires et nécessaires à la réussite de toute politique de relance. Que vaudra une solide et profonde politique de développement durable si l’on n’arrive pas à maîtriser les conditions basiques nécessaires à l’exécution de toute politique expansionniste? Encore faudrait-il instaurer la liberté de penser et d’agir dans la paix sociale et la démocratie dans la sécurité, pour que toute politique économique et sociale puisse donner de l’effet !!
In fine, que pourrait-on dire à ceux qui n’iront pas voter !!! A tous ceux qui ont voté en 2011 et ne le feront pas en 2014 par fatalisme sinon: «Aux urnes Citoyens, l’Histoire ne pardonne pas, ne pensez pas et ne dites pas pourquoi vous ne voulez ou ne pouvez pas voter, pensez plutôt au pourquoi et pour qui vous le ferez ».