Plus qu'un parlement, nous votons pour un gouvernement !!!
Plus que quatre jours pour aller voter, des prévisions de taux serrés et malheureusement un nombre considérable d'indécis et d’abstention. Ne blâmons personne, mais essayons d’expliquer un peu, et sur la base de la constitution, certaines situations futures possibles de l’Etat Tunisien après ces prochaines élections législatives et pour les cinq prochaines années à venir.
En effet, on pourrait comprendre la réticence des citoyens quant aux promesses éditées dans les programmes électoraux mais on ne pourrait pas comprendre qu’un électeur Tunisien ignore ou voit mal la suite de ses choix. Nous allons élire des représentants qui feront partie de notre futur Parlement, mais nous allons aussi et indirectement choisir notre futur gouvernement pour cinq ans, un gouvernement que nous souhaiterons capable d’agir et faire sortir le pays du gouffre d’une crise économique et sociale sans précédent.
En effet, dans le chapitre 4 de la constitution concernant le pouvoir exécutif, l’article 89 stipule entre autres : "...Dans un délai d'une semaine suivant la proclamation des résultats définitifs des élections, le président de la république charge le candidat du parti politique ou de la coalition électorale ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l'assemblée des représentants du peuple, de former le gouvernement dans un délais d'une mois renouvelable une seule fois...".
Autrement dit, nous choisirons nos représentants dans le parlement, mais nous allons aussi confier au parti qui obtiendra le plus grand nombre de sièges la responsabilité de former et de chapeauter le futur gouvernement. A défaut de fortes coalitions pré- électorales, nous verrons normalement après les résultats du 26 octobre prochain, des partis s’allier entre eux, les uns pour gouverner, les autres pour constituer une forte opposition au sein du parlement.
Ce qui est à voir très clairement sur la base de cet article 89, c’est que le parti classé deuxième dans les résultats des législatives, n’aura pas le droit de nommer le chef de gouvernement ni de former des coalitions pour mener la future politique économique et sociale de l’Etat, indépendamment et sans une alliance avec le parti gagnant. Ainsi, le parti qui perdra la première place ne serait-ce que de poussières, sera devant l’évidence de choisir entre deux possibilités : Soit rester dans l’opposition, faire coalition avec d’autres partis et former un bloc fort à l’intérieur du parlement.. Soit, s’allier avec le parti qui le battra de peu pour former probablement un gouvernement d’union nationale ou un gouvernement à deux têtes mais à un seul chef, issu bien sûr du parti gagnant !!
Alors chers citoyens, observez, écoutez, lisez, et voyez bien que votre vote déterminera dans quatre jours, les deux instances les plus hautes et fortes dans le pays, selon la nouvelle constitution. Nos choix conditionneront alors les lois et les politiques d’un futur Etat que nous souhaiterons démocrate, fort et efficace, n’oublions donc pas que sera à travers nos représentants et leurs nombres de sièges relatifs dans le parlement que nous déciderons, nous même, en toute conscience, de ce futur proche et décisif historiquement.
Feten Mkaouar Meziou