Un vote crucial…
Dimanche 26 octobre 2014, le peuple tunisien est appelé à élire les membres de l’Assemblée des Représentants du Peule qui auront à légiférer durant cinq ans.
Cette élection est autrement plus importante que celle du 23 octobre 2011.
De l’avis des experts (Y.Ben Achour, S.Loghmani, M.F.Moussa, S.Klibi,…) la dernière version de notre constitution, celle de janvier 2014, constitue une réelle avancée sur le long et dur chemin de la voie démocratique.
Pour que cette avancée soit inscrite dans le marbre, une centaine de lois organiques doivent être élaborées et votées par la future Assemblée pour mettre effectivement en application tous les principes énoncés par la constitution.
Ces principes pourraient être vidés de leur substance si la majorité élue le décidait.
Cette future Assemblée aura, également, à réaliser, enfin, les espoirs qui ont été à l’origine de la Révolution du 17 décembre 2010/14 Janvier 2011 : restaurer la dignité de la personne humaine, résorber le chômage, rééquilibrer le développement régional, instaurer plus d’éthique dans la vie publique, mettre fin au désespoir d’une jeunesse déboussolée et suicidaire...etc.
Au bout de quatre ans, force est de constater qu’aucun de ces objectifs n’a été réalisé.
Ne vous trompez surtout pas ! Le choix de dimanche ne doit pas se faire sur la base des programmes, où les candidats disent tout et n’importe quoi. Le choix doit se faire essentiellement et surtout sur la base du projet de société que nous voulons avoir pour nous et pour nos enfants.
Nous ne voulons pas d’une société qui projette, en dernière analyse, d’imposer le Califat.
Les atrocités commises par DAECH à Mossoul et en Kabylie, entre autre, nous donnent un avant-goût de ce que serait cette société.
Nous ne voulons pas d’une société qui veut appliquer la Charia.
Nous ne voulons pas d’une idéologie importée du fin fond de Nedjd et qui, d’une secte rigoriste et intolérante, prétend devenir l’orthodoxie de plus d’un milliard de musulmans.
Malgré tout le respect que nous avons pour le quatrième et dernier rite du sunnisme, Ibn Taymia et Mohamed Ben Abdelwahab n’ont rien à faire sur une terre où a officiait l’Imam Sahnoun et sur laquelle ont été édifiées les mosquées de la Zitouna et de celle de Okba Ibnou Nafaa , voilà plus de mille ans.
Nous ne voulons pas d’une idéologie qui a prouvé son incurie sur tous les plans et qui a fait le malheur des peuples des pays où elle s’est implantée (Afghanistan, Somalie, Soudan, Lybie, Mali, Egypte,…).
Nous voulons une Tunisie, certes fière de son appartenance au monde arabo-musulman, mais tolérante, ouverte aux autres et au monde, démocratique, moderniste, réformiste.
Nous voulons une Tunisie qui renoue avec son passé prestigieux, une Tunisie abolitionniste (1846), celle de Ahd d’El Amen (1857), une Tunisie promulgatrice de la première constitution du monde arabe (1861), la Tunisie de Khair-Eddine, la Tunisie de M’Hamed Ali El Hammi, celle de Thaalbi, de Tahar Haddad et de Bourguiba.
Nous voulons, enfin, une Tunisie qui réalisera les ultimes espoirs de Mohamed Bouazizi…
Vous devez aller voter dimanche prochain !
Ne vous trompez pas sur le projet de société à choisir !
Ne vous trompez pas sur les vrais enjeux de ces élections !
Mhamed Ali Souissi