Elections : L'Europe partagée entre soulagement et inquiétude
A la veille des élections législatives, première séquence d’un processus électoral qui va mettre fin à la transition politique en Tunisie, les Européens paraissent fortement intéressés par ce scrutin. L’Europe institutionnelle,l’Union Européenne comme le Parlement Européen envoient des missions d’observation.
Dirigée par Annemie Neyts-Uytterbroeck membre belge du Parlement Européen, la Mission d'Observation électorale de l'UE (MOE-UE) en Tunisie est forte de plus d’une centaine de membres dont les précurseurs sont arrivés à Tunis le 17 Septembre. Un nombre important d'observateurs recrutés localement parmi les représentations diplomatiques des États membres de l'UE en Tunisie prendra également part à l'observation, ainsi que des observateurs du Canada, de la Norvège et de la Suisse.
Une délégation du Parlement européen de sept membres est actuellement en Tunisie et y restera jusqu’au lendemain du scrutin. Elle est présidée par l’eurodéputé allemand Michaël Gahler.
Selon le site de l’Union Européenne, le travail de MOE-UE ne se limite pas au déroulement des scrutins mais comprend également l'enregistrement des électeurs et des candidats, la sensibilisation des électeurs, les préparatifs logistiques, les conditions du déroulement des campagnes des partis, la couverture médiatique, le cadre législatif, le décompte des voix et le contentieux pré et post électoral.
Quant aux membres de la délégation du Parlement Européen ils vont rencontrer, indique-t-on des candidats, des dirigeants des partis et des représentants des autorités et de la société civile tunisienne. Le jour des élections, ils seront présents aux bureaux de vote à Tunis et dans d’autres villes du pays.
Dans le même ordre d’idées signalons que L’UE a accordé une aide financière de 45 millions d’Euros au titre du Programme d’appui à la relance (PAR3) pour permettre à l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) de mener à bien sa mission de préparation des élections et notamment d’acquérir les équipements indispensables à la tenue des prochains scrutins électoraux (isoloirs, urnes, matériel informatique etc…).
Exception en voie de réussir sa transition vers la démocratie au sein des pays du « Printemps arabe », pour les uns, « laboratoire » pour la conciliation entre l’Islam politique et la démocratie, pour les autres la Tunisie intéresse au plus haut point les Européens. Ces derniers au vu de l’activisme des chancelleries diplomatiques européennes à Tunis sont partagés entre soulagement et inquiétude. Soulagement que les élections vont avoir lieu malgré tout comme si ils n’étaient pas assurés qu’elles se déroulent à leurs dates prévues au vu des défis sécuritaire qui étaient pour eux non négligeables. Inquiétude avec en leitmotiv une question qui revient sans cesse, non concernant les résultats attendus du scrutin que personne ne peut prédire du reste, mais plutôt celle-ci: Y-a-t-il un risque pour que les résultats des élections soient sérieusement contestées et pire rejetés. Comme ce fut le cas dans d’autres pays. Avec cette question connexe : que reproche-t-on au juste à l’ISIE et ces reproches peuvent-ils déboucher sur la contestation des résultats ?
R.B.R.