Pourquoi je voterai BCE à la présidentielle
J'ai voté pour Nidaa, un parti hétéroclite plein de compétences avec un potentiel de dissensions, de coopération et/ou d’éclatement. J'ai voté pour créer un parti fort en face du «bulldozer» que représente Ennahda.
J'ai d'abord voté contre la menace d’Ennahda, une menace de civilisation, et pas pour une sensibilité idéologique. Et j'ai fait le pari que Nidaa Tounes sera le premier aux élections : on vote encore pour un homme sachant que les programmes sont nécessairement les mêmes (emploi, sécurité) et les idéologies sont peu perceptibles et différentiatrices par la population (à part Ennahda, Nidaa et le Front).
Ceux qui ont perdu avec des potentiels personnels reconnus (UPT…) : il me semble qu’ils ont la connaissance, peut-être le dévouement, mais il leur manque les capacités tactiques qui réussissent .On peut penser que leur manque de vécu de la démocratie et des processus des choix démocratiques électifs, aggravés par des égos aveuglants, et l’absence de leader légitimé ont fait capoter «leurs stratégies». On ajoutera que leurs images étaient brouillées dans un monde où le rôle des médias est déterminant (un peu plus de marketing politique !).
En face de Ghannouchi, un très grand tacticien, j'ai voté aussi pour un grand tacticien, qui a aujourd’ui le vent de l’Histoire avec lui.
Non seulement rassembleur sur le plan tactique, mais il est rassembleur de par son identité, son existence, sa personnalité : il représente le « melting pot tunisien » : il est arabe, musulman, traversé par les influences occidentales et porteur de rationalité!
Il parle tunisien (dialecte, arabe littéraire, français…), il peut puiser ses argumentations dans le coran ou la tradition : il parle tunisien comme le Tunisien (comme le peuple) avec ses débordements et ses plaisanteries.
Il ne parle pas en permanence dans un arabe importé qui ne correspond pas, à la réalité de nos échanges ordinaires.Il ne parle pas comme certains intellectuels sans odeur et sans saveur, avec un discours où la rationalité, l’idéologie l'emportent, sans résonnance pragmatique et crédible. Et surtout il ne parle pas comme certains peu empathiques : il ne «vomit» pas la médisance et la haine, peut-être pertinentes en 2011, mais aujourd’hui inacceptables par un peuple qui veut vivre paisiblement.
Devant les anxiétés et les menaces, il fait le bon père de la nation.
Pour la présidentielle je voterai BCE pour asseoir la position de la Tunisie, au moins pendant un an ou deux, à l'étranger Il est le le charisme et la sérénité ; vu son passé très récent je ne pense pas qu’il ait envie de finir sa vie par une image d’omnipotent. La logique de sa vie voudrait une sortie différente, innovante, qui marque l’Histoire, et non l’image de celui qui a rétabli la dictature. Par contre il faudrait un premier ministre dans la tranche d’âge de l’actuel.
Ali Bach-Hamba