La subtile et incontournable profession du journaliste!
Par l’actualité brutale où le sang s’étale à la Une des médias, un dicton tunisien pourrait s’appliquer largement à la profession de journaliste: «la chair de la nuque est à la fois comestible et on s’en rebiffe».
Posant sur la table la mission du journalisme - en connexion avec le terrorisme ambiant- l’association des anciens officiers de l’armée nationale (AAOAN) a organisé, jeudi 13 Novembre à la bibliothèque nationale de Tunis un colloque sur le thème: «La communication en temps de crise entre le devoir d’informer et l’obligation de réserve «Thème délicat, s’il en est.
Les représentants de la Haica et du syndicat des journalistes Tunisiens ont brillé par leur absence ,en dépit des invitations adressées ; faisant planer un légitime doute sur l’intérêt qu’ils accordent à cette problématique du droit à l’information ,dans un contexte où la société civile et les forces de sécurité et de défense ( polie et armée) font face à une déferlante «extrémiste et terroriste» dont l’objectif avoué n’est autre que la sape des fondements de l’Etat et le modèle sociétal servant des intérêts fantasmagoriques de «califes» invisibles manipulés à leur tour par des forces rétrogrades et hégémoniques .
Donnant le la, le colonel-major (à la retraite) et président de l’AAOAN a tenu à exprimer l’engagement à la liberté d’expression et d’opinion qualifiée de «précieux acquis intangibles de la révolution 14/01». Suivent deux exposés sur le paysage médiatique en Tunisie depuis l’indépendance à la révolution et le rôle des médias durant de récents conflits armés.
IL revient au Pr. à l’Ipsi - Moncef Ayari d’entrer dans le vif du sujet et de traiter de la problématique équation du devoir d’informer tout en éludant certaines indications susceptibles de porter préjudice à la «sécurité nationale».Une pratique à laquelle ont recourt d’ailleurs tous les pays y compris ceux se targuant du …tout démocratique.
Bien que le journaliste soit tenu à une ouverture des événements «en toute honnêteté- précision et objectivité factuelles) «en évitant l’amalgame entre l’info et le commentaire , la profusion des sites web sociaux et l’ouverture du ciel des médias satellitaires jouent -sans doute -de mauvais tours par l’exagération et la déformation des faits .Le public non averti risque -en conséquence de s’aliéner par la désinformation.
Mettant en relief l’impact de l’audience et l’immédiateté du secteur audiovisuel, le conférencier a analysé -dans un souci -«d’équilibre » des recommandations. Afin de pas tomber dans le panneau «des terroristes»; il serait impérieux pour tout média crédible de:
- Ne pas divulguer le mouvement et les stratégies des troupes de l’armée et des unités sécuritaires.
- Ne pas dévaloriser le moral des troupes
- Ne pas faire de la pub gratuite des crimes terroristes en optant pour le buzz ou le sensationnel.
- Eviter de mettre en danger la vie d’autrui
- Ne pas inviter sur le plateau du petit écran des thuriféraires de la violence; mais plutôt des experts ayant une vision globale de la question dans ses dimensions (psycho- sociale - culturelle et économique).
Il reste – néanmoins- que toute crise se gère à trois niveaux : ante – durant et post.
Habib Ofakhri