Qui devons-nous élire ?
Dans une ambiance pleine d’émotion et de pression, de rêverie et d’euphorie, nous avançons vers le dimanche 23 Novembre 2014 pour accomplir l'un des plus nobles devoirs. Nous allons voter au suffrage universel, en notre âme et conscience, mais aussi avec sagesse et intelligence, pour le premier président «non provisoire» de la nouvelle Tunisie.Il s’agit de choisir notre président de la République pour la prochaine quinquennie qui sera déterminante pour l'avenir du pays.
Il est vrai que pour ces présidentielles, nous nous trouvons devant une équation qui semble difficile à résoudre, mais dont la solution est à notre portée. En déposant son bulletin dans l'urne, chaque tunisien doit avoir à l'esprit, les contraintes imposées par l’instabilité actuelle du pays et son avenir. Il s’agira de faire un choix optimal.
Qui d’entre nous n’aimerait pas voter pour la personne qui aurait les qualités d'un homme d'Etat. Qui d’entre nous ne rêverait pas d’une figure présidentielle idéale qui présenterait toutes les caractéristiques d'un véritable leader. A vrai dire, il faudrait rappeler que le risque zéro n’existe pas, mais aussi que la constitution a bien prévu des solutions pour éviter toute carence du pouvoir.. Plusieurs scénarios sont redoutés par pas mal d’électeurs, entre autres, celle du décès du Président !!! L’article 84 avance justement à cet égard: « … Si la vacance provisoire excède les soixante jours, ou en cas de présentation par le Président de la République de sa démission écrite au Président de la Cour constitutionnelle, de décès, ou d’incapacité permanente ou pour toute autre cause de vacance définitive, la Cour constitutionnelle se réunit immédiatement, constate la vacance définitive et en informe le Président de l’Assemblée des Représentants du peuple qui est immédiatement investi des fonctions de président de la République pour une période allant de quarante-cinq jours à quatre-vingt-dix jours au plus.».
Ce qu'il convient de rappeler aussi c’est que la constitution a prévu de nouvelles prérogatives supplémentaires pour le président « permanent » durant cinq ans. Le fameux article 89 stipule entre autres que : « … Si dans les quatre mois suivant la désignation du premier candidat, les membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple n’ont pas accordé la confiance au Gouvernement, le Président de la République peut dissoudre l’Assemblée des Représentants du peuple et convoquer de nouvelles élections législatives dans un délai de 45 jours au plus tôt et de 90 jours au plus tard ». Une situation à laquelle nous pourrions être confrontés après les résultats des futures élections présidentielles : Nous risquons de ne jamais voir un gouvernement qui serait cautionné par le nouveau parlement récemment élu et donc de nous retrouver contraints de revivre de nouvelles élections législatives dans quelques mois !!
Plus encore, si l’on se projette un peu loin dans le temps en supposant que l’on dépasse miraculeusement les conséquences d’une éventuelle absence de consensus Président/Parlement, il est important de savoir que la constitution, a accordé d’autres prérogatives au président. En effet l’article 82 donne à ce dernier un certain pouvoir législatif d’une manière indirecte et dans des domaines décisifs quant à la pérennité des droits acquis depuis l’indépendance et les libertés arrachées après la révolution. Il stipule que, même si c’est exceptionnel, tout pourrait être concocté pour, que «le Président de la république peut exceptionnellement décider de soumettre au référendum les projets de loi portant sur l’approbation des traités internationaux, sur les Droits de l’Homme et les libertés ou sur le statut personnel, adoptés par l’Assemblée des Représentants du peuple. » !!!
Feten Mkaouar Meziou