Chabbi, Ben Jaafar et Taïeb : plus dure sera la chute
Un mois après les élections législatives, les «grands blessés» du scrutin du 26 octobre, essentiellement Chabbi, Ben Jaafar et Taïeb ne semblent pas pressés de faire leur autocritique espérant sans doute se racheter aux présidentielles pour les deux premiers alors que le troisième s'est défaussé sur Béji Caïd Essebsi. Celui-ci ne lui aurait jamais pardonné son lâchage sur la question de l'ordre de priorité des élections législatives et présidentielles.
Pour calmer les esprits, les deux premiers ont soutenu l’idée que la présidentielle avait sa propre dynamique et que Carthage était à portée de la main. Or, à quelques jours du scrutin, les deux ne font pas partie des favoris, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Sachant très bien qu'ils jouent leur carrière politique, ils ont tenté avec l'énergie du désespoir de remonter la pente d'abord en se liguant contre Béji Caïd Essebsi, principal objet de leur ressentiment, puis en courtisant Ennahdha, chacun se présentant comme le seul candidat capable de battre le leader de Nidaa Tounès. Malheureusement, tout porte à croire qu’ils connaîtront une autre déconvenue, certainement plus sévère que la précédente.
Quant à Samir Taïeb, il subit le contrecoup d'une série de maladresses : les cinq changements du nom du parti en cinq ans, l'obstination à se présenter sous l'étiquette d'une coquille vide, l'Union Pour la Tunisie, le lâchage de Nidaa Tounés et sa tentative d'imposer des candidats d'El Massar comme têtes de listes de Nidaa Tounès dans une dizaine de circonscriptions si l'on en croit certaines rumeurs.
Pour les militants des trois partis, le coupe est pleine. Leurs dirigeants ont beau mettre en avant leur 50 ans de militantisme (Chabbi), leur contribution à la rédaction de la constitution version 26 janvier 2014 (Ben Jaafar). rien ne pourra empêcher une remise en question de la politique menée jusque-là par les directions des trois partis.