News - 25.11.2014

Faisons parler les chiffres

Au lendemain des élections législatives, certains candidats au scrutin présidentiel qui devait se tenir moins d’un mois plus tard ont justifié le maintien de leurs candidatures malgré le faible score de leurs partis par le fait que les deux consultations n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Les politologues affirmaient tout le contraire au nom de ce qu’ils appellent la cohérence du vote des électeurs dans des scrutins simultanés ou quasi-simultanés comme c’est le cas des élections des 26 octobre et 23 novembre 2014.

Les chiffres obtenus par les candidats et en même temps chefs de partis confirment-ils ou infirment-ils l’une ou l’autre des hypothèses.

A l’élection présidentielle, Béji Caïd Essebsi a obtenu 1,289 384 millions de suffrages exprimés alors que les listes de son parti Nidaa Tounés ont totalisé 1,279942 de voix. Il n’y a eu donc qu’un faible gain de moins de 20 mille suffrages. En raison d’une bonne campagne électorale et aussi peut-être d’une bonne opinion auprès de l’électorat  trois autres candidats ont fait mieux que leur parti. Ainsi le candidat arrivé quatrième Mohamed Hechmi Hamdi avec 187923 suffrages exprimés a presque quintuplé le score obtenu par les listes de son parti,  Courant  El-Mahabba qui  ont  réuni sous cette bannière 39.079 suffrages. Le candidat du Front populaire Hamma Hammami, arrivé troisième dans la course à Carthage a rassemblé 255529 suffrages doublant les voix obtenues par les listes de cette alliance de partis de gauche qui se sont élevées à  123990 voix. Slim Riahi président de l’UPL a engrangé 181407 faisant mieux  que les listes de sa formation qui  ont  rassemblé 131059 voix.

D’autres candidats ont fait moins bien que les partis dont ils sont les dirigeants. Ainsi, le chef de l’instance politique du parti Républicain Ahmed Néjib Chébbi avec 34025 suffrages exprimés a fait moins bien que son parti dont les listes ont réuni 53865 voix.C’est le cas aussi de Mustapha Ben Jaafar qui a rassemblé sur son nom 21999 votants  quand le  parti Ettakatol dont il est le secrétaire général a engrangé 24451 voix sur ses listes. Kamel Morjane a obtenu  41614 voix en sa faveur alors que les listes de son parti Moubadara destourienne ont rassemblé 43860 votants.

Reste l’énigme Mohamed Moncef Marzouki. Le parti dont il est le président d’honneur, le CpR  a réalisé 70.999 voix sur ses listes, alors que celles  du Courant démocratique de Mohamed Abbou né d’une scission d’avec le premier parti mais qui a soutenu la candidature du président provisoire ont rassemblé  66183 voix.  Cela fera un total de 137182 suffrages. Si on leur ajoute les 947014 voix obtenues par les listes du parti Ennahdha qui n’a pas présenté de candidat  on arrivé au chiffre de  1, 084196 suffrages ce qui n’est pas loin des 1, 092 418 voix obtenues par le candidat Mohamed Moncef Marzouki. Quand on dit que le candidat arrivé second de la compétition a été soutenu par la base du parti islamiste on n’est pas loin de la réalité.

Pour mémoire le 23 novembre il y a eu 3,939 671 millions de  votants contre 3,579 257 millions le 26 octobre 2014.

R.B.R.

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