Ennahdha-Jebali : la rupture est consommée
Entre Ennahdha et Hamadi Jebali, la rupture est consommée. Il a annoncé ce jeudi sa démission de ce parti pour se consacrer à une mission «centrale», qui est «la défense des libertés et des valeurs de la révolution et en premier lieu le respect de la constitution».
Ce départ est inscrit dans les faits depuis le 6 février 2013, lorsque, réagissant à l'assassinat de Chokri Belaïd, il annonça la démission de son cabinet et proposé la formation d'un gouvernement de technocrates en dépit de l'opposition de son parti. Il fut remplacé par Ali Larayedh qui dût à son tour démissionner quelques mois après l'assassinat d'un autre militant de gauche, Mohamed Brahmi le 25 juillet 2013. Entretemps, les liens entre Hamadi Jebali se sont distendus après que ce dernier ait laissé entendre qu'il allait se présenter aux élections présidentielles sans en référer une fois de plus à Ennahdha. En mars 2014, il démissionne de son poste de secrétaire général tout en restant membre d'Ennahdha. Enfin, au premier tour des élections présidentielles, il se prononce contre la candidature de Béji Caïd Essebsi. Il est aussitôt désavoué par son parti qui prône la neutralité entre et BCE et son rival, Moncef Marzouki.
Hamadi Jebali ne dévoile pas ses intentions. Créera-t-il son propre parti ? Dans son exposé des motifs de sa démission, l'ancien Chef de gouvernement il se contente de dire qu'il trouve de grandes difficultés à défendre les acquis de la révolution dans le cadre d'Ennahdha et qu'il a pris sa décision pour ne pas être contraint d'assumer des choix dans lesquels il ne se retrouve pas.