2e tour: Le Front Populaire dit non à Marzouki, mais demande des gages à Caïd Essebsi
Après une gestation difficile qui l’a contraint à retarder à plusieurs reprises l’annonce de sa position à propos de second tour des élections présidentielles, le Front populaire a finalement appelé à faire obstacle à l’élection de Moncef Marzouki, « le candidat effectif du mouvement Ennahdha ». « On ne votera pas pour un président sous lequel il y a eu des assassinats politiques, notamment ceux des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi», a dit le porte-parole du Front, Hamma Hammami, ajoutant que durant les trois dernières années, le terrorisme a causé la mort de dizaines de militaires et d’agents des forces de sécurité au risque de saper les fondements de l’Etat tunisien ». Par contre, il a demandé à Nidaa Tounès de clarifier sa position quant à la possibilité d’une alliance avec Ennahdha. Tout en estimant que la position du Front à propos de Béji Caïd Essebsi est « claire », Hamma Hammami a estimé que Nidaa compte parmi ses membres et sa majorité parlementaire de nombreuses figures du régime déchu, ce qui ne manquera pas des incidences s’agissant de dossiers délicats et non négociables comme les assassinats politiques et les tirs à la chevrotine.
Ces propos n'ont pas été appréciés par le porte-parole de Nidaa Tounès, Lazhar El Akremi qui a déclaré au site Hakaek on line : «Nous sommes on ne peut plus clairs...Nos thèses sont connues et notre vision relative à l'avenir de l'Etat et et le régime politique ne souffrent aucune ambiguïté», qualifiant les propos relatifs au retour de l'ancien régime et ses dirigeants de gratuites, confuses et ne reflétant pas les relations entre Nidaa Tounès et le Front populaire».