L'affaire des archives de Carthage : «On ne nous dit pas tout»
Loin de se calmer, la polémique autour de ce qu’on a appelé l’affaire des archives de Carthage n’a fait qu’enfler depuis la tentative infructueuse de l’équipe de l’Instance Vérité et Dignité conduite par sa présidente, Sihem Ben Sédrine de récupérer les archives de la présidence. On sait aujourd’hui que c’est sur ordre du directeur de la sécurité du président de la République et des personnalités officielles, Taoufik Gasmi, que les camions dépêchés par l’IVD n’ont pas reçu l’autorisation de charger ces archives. M. Gasmi assure avoir reçu l’aval du président sortant au prétexte que le moment était mal choisi à quelques jours de l’investiture du nouveau président.
Mais par delà ses différentes péripéties, l'affaire nous renvoie à des questions essentielles : pourquoi cette insistance à prendre possession des archives alors que l'IVD venait à peine de démarrer ses activités et ne disposait ni d'espaces adéquats, ni du personnel qualifié suffisant ? On comprend d'autant moins cette attitude qu'il était loisible aux membres de l'instance de consulter ces archives à tout moment sur place. Pourquoi ce halo de mystère qui a entouré cette affaire, puisque, comme l'a affirmé, Sihem Ben Sédrine, il n'y avait rien à cacher et que l'opération était tout à fait légale ? La présidente de l'IVD a bien tenté de nous convaincre dimanche sur Ettounissia de ses bonnes intentions sans pour autant y parvenir. Ce qui laisse supposer qu'il y avait peut-être des mobiles moins avouables. Peut-être que l'affaire des archives de Carthage ne fait que commencer.