News - 14.01.2015
Décès de Slim Aloulou : une grande figure du foot mais aussi de la politique
Il sera le grand absent de la Coupe d’Afrique des Nations 2015 qui démarrera ce samedi en Guinée équatoriale. Le football tunisien, africain et mondial pleure Slim Aloulou décédé mercredi à Tunis, suite à une longue maladie. Les sportifs connaissent bien l’ancien président de la Fédération Tunisienne de Football (FTF, 1976 – 1980 puis 1986 – 1989) qui avait mené l’équipe nationale en Argentine (1978). Ancien président de la Chambre de résolution des litiges de la Fifa et membre de la Commission du Statut du joueur, il était depuis 1988, membre du comité élargi de la FIFA, siégeant également longtemps dans l’union arabe (UAF) et la confédération africaine (CAF).
Mais, il y a aussi derrière Slim Aloulou le sportif, le jeune militant nationaliste engagé, le dirigeant du mouvement étudiant, le gouverneur et le chef de l’Administration régionale. Il est issu d’une famille destourienne qui a donné au mouvement national de grands militants contre la colonisation, à commencer par son père, Me Abderrahmane Aloulou, du barreau de Tunis et son oncle, le Dr Ahmed Aloulou, qui avait présidé le congrès du Destour du 15 novembre 1955 à Sfax, plébiscitant Bourguiba contre Ben Youssef. Tout en poursuivant ses études en Droit, il ralliera l’UGET dont il sera élu secrétaire général. Me Adel Kaaniche qui suivra ses pas, rappelle qu’il avait alors pris le relais de Mohamed Ben Ahmed et le transmettra à l’issue d’un mandat très intensif à Aïssa Baccouche.
Repéré par Bourguiba qui recrutait les jeunes pousses dans le vivier de l’UGET, il sera nommé gouverneur à Kairouan, puis à Bizerte. Son expérience dans les régions le désignera tout naturellement au poste de directeur de l’Administration régionale (Gouverneur des Gouverneurs), au ministère de l’Intérieur. Il y fera une carrière très appréciée avant de partir s’installer à Zurich, siège de la FIFA pour de longues périodes. Arrivé aux aurores, il sera le dernier à repartir. Joseph Sep Platter passait souvent le soir le saluer avant de rentrer et comptait beaucoup sur lui. Slim Aloulou n’échappera pas aux cabales montées contre certains dirigeants de la FIFA. Mais, son intégrité est irréprochable, son honneur et sauf.
Il laisse le souvenir d’un grand dirigeant sportif, d’un grand militant du mouvement étudiant et d’un grand gouverneur.