Quelle place accorder à Ennahdha sur l'échiquier politique ?
Pour l’instant, c’est la bouteille à l’encre. Y aura-t-il des ministres d’Ennahdha au gouvernement de Habib Essid ? C’est la question qui taraude les esprits et pas seulement au sein du microcosme politique. Bien plus que son programme, les noms des ministres qui le composeront ou le nombre de femmes qui en feront partie, elle est devenue une affaire nationale qui divise les Tunisiens et en particulier les militants des deux principaux partis du pays. Mais si les militants d’Ennahdha, disciplinés comme ils sont, se sont finalement résolus à cette participation, la considérant comme un moindre mal, à Nidaa, c’est la foire d’empoigne, à telle enseigne que le sort du premier parti du pays semble suspendu à la décision du Chef du gouvernement sur le point de savoir s'il faut inclure ou non Ennahdha dans la nouvelle coalition gouvernementale. Le débat est ouvert. A mesure que les jours passent, le mystère persiste, s’épaissit même, entretenu par les politiques par leurs déclarations contradictoires. Il suffit qu’un dirigeant d’Ennahdha laisse entendre que son parti fera son entrée au gouvernement pour que le lendemain on entende un autre son de cloche émanant d'un responable de Nidaa, écartant cette éventualité.
Il faut dire que le Chef de gouvernement cache bien son jeu, se contentant d’écouter les leaders politiques sans rien laisser percer de ses états d'âme. Reçu ce vendredi, Hamma Hammami a cru comprendre des propos de son interlocuteur qu’Ennahdha fera partie du gouvernement, alors que d’autres dirigeants de Nidaa ( Boujemaa Rémili et Mondher Haj Ali, entre autres) jurent leurs grands qu'Ennahdha sera dans l'opposition. Voilà ou nous en sommes après une dizaine de jours de consultations : au stade des impressions.