Le gouvernement Essid : une composition inattendue
Prenant à contrepied les pronostics et les rumeurs qui ont circulé ces derniers jours, Habib Essid a opté finalement pour un gouvernement de compétences nationales où « les politiques » représentent à peine le tiers des membres.
Nidaa Tounès, le vainqueur des élections y détient six portefeuilles ministériels (un seul ministère régalien, celui des affaires étrangères - les trois autres étant occupés par des personnalités indépendantes - le transport, la santé, la formation et l’emploi, les relations avec le parlement et les affaires religieuses) et l’UPL, trois (le développement et l’investissement, le tourisme et la jeunesse et le sport).
Ce cabinet qui compte 24 ministères et 14 secrétariats d’Etat comprend neuf femmes, dont trois ministres. Ce qui était prévisible. En revanche, la grande surprise vient de l’absence d’Ennahdha : « Nous n’y sommes ni directement, ni indirectement » a précisé le porte-parole du parti islamique, Zied Ladhari ainsi que celle du parti Afak dont la participation paraissait pourtant acquise jusqu’à vendredi matin.
M. Essid a souligné que «le programme du cabinet émanait de celui de Nidaa Tounès mais aussi des propositions d'autres partis et de la société civile».
Le gouvernement devra solliciter au début de la semaine prochaine la confiance du parlement. Ce qui ne sera pas facile : Nidaa et l’UPL totalisent à peine 102 sièges, soit 7 de moins que la majorité requise.