Le fier service à l’islam de Mme Obama en Arabie
À l'occasion des funérailles du roi d'Arabie Saoudite, on a vu le gratin mondial se précipiter pour rendre hommage au disparu.
Si la mort est l'occasion par excellence pour faire montre du meilleur en l'homme, c'est-à-dire sa capacité à faire taire les polémiques, elle n'empêche toutefois le travail du deuil.
Car celui-ci doit être fait pour que la mort soit effectivement ce qu'elle est : une occasion de retrouver la conscience perdue.
Le courage d’être toujours authentique
Cela suppose impérativement que si l'on doit, par correction et tact, ne pas heurter les sentiments d'autrui, surtout en une telle occasion où tout esprit de contradiction doit s'estomper et sa taire, on ne peut en tirer prétexte pour s'adonner à l'hypocrisie de violer ses valeurs.
En toute circonstance de la vie, en effet, on ne doit jamais manquer d’être authentique au prétexte de devoir taire ses convictions ; c’est juste la manière de le taire qui varie selon les contingences
Jamais un silence ne doit se faire complicité quand on a des valeurs bien claires, une éthique à respecter et à faire respecter. Or, le silence peut être éloquent, bien plus encore que la plus éloquente des paroles !
Aussi, nous faut noter et valoriser l’attitude de Madame Obama,à l'occasion du deuil du roi saoudite, qui a su résister aux pressions afin de se plier à une étiquette qui heurtait ses convictions.
En effet, toute étiquette, quelle qu’elle soit, n’à la légitimité d'être obligatoire que du fait de notre acceptation de son caractère supposé nécessaire et sa prétention à l’être. Et bien évidemment, la nécessité ne fait pas loi quand elle heurte notre authenticité au point de devenir la négation même de l'éthique.
L’obligation d'abolir le voile à Carthage
Madame Obama a choqué en Arabie, nous dit-on, en ne se couvrant pas la tête. Elle a bien fait, rendant ainsi service à l’islam où il n'y a rien de choquant à avoir la tête nue. En effet, et on l'a démontré, le voile n'est en rien islamique combien même on le présente comme tel en Arabie et ailleurs.
En islam vrai, ce sont les intentions qui comptent et non leur affichage ; c’est même une violation de l’islam que de s’arrêter à la forme en négligeant le font et les visées.
Or, comment rappeler de telles vérités aux intégristes qui ont oublié leur religion ou ne la connaissent même pas sinon en le faisant de la meilleure manière qui soit qui consiste à ne pas s'aligner sur la bêtise environnante ! D’autant plus qu’ainsi on ne fait que vivre selon ses habitudes, sans aucune affectation en arrivant à relever de la tromperie.
Bravo donc à Madame Obama qui a donné une leçon de courage et d'éthique salutaires en un monde de dévergondage de la morale. Son geste qui choque à tort les tartufes de l’islam est la meilleure manière pour soulever le débat et amener à la vérité que le voile n'est nullement islamique, n’étant qu'une survivance en islam de la tradition judéo-chrétienne.
Il serait donc temps que toutes les musulmanes éclairées s'inspirent du geste de la première dame des États-Unis,osant enlever ce voile de la honte qui défigure l'islam bien plus qu’il ne l’honore !
Doit-on rappeler ici que même dans la Tunisie bourguibienne, un pareil voile est de rigueur dans l'étiquette de Carthage lors de la prestation de serment pour les hauts cadres de l’État ? Je l’ai dénoncé ici : Ce voile que Carthage impose aux femmes diplomates.
Aussi, que le digne continuateur de l'esprit de Bourguiba actuellement à la tête de l’État ait le courage nécessaire de s'attaquer à cette aberration en éliminant une telle honteuse pratique mélangeant le faux au vrai avec sa prétention à faire du voile une obligation islamique.
Ce serait un pas hautement utile pour aider la Tunisie à sortir de la confusion des valeurs qui marquent la lecture de l'islam de nombre de ses élites, ce qui alimente assurément, sans s’en rendre compte, un intégrisme périlleux rampant, étant un terrorisme mental.
Farhat Othman