Que veulent les sit-inneurs de Ben Guerdane ?
Malgré les mesures prises, tant du côté tunisien avec l’adoption d’un projet de loi portant exonération des Maghrébins de la taxe de sortie du territoire, que du côté libyen avec la décision des autorités de permettre aux commerçants tunisien de reprendre leurs activités entre les deux pays, rien ne laisse présager une fin rapide de la crise qui a éclaté il y a quelques semaines. Le poste-frontière de Ras jedir est certes ouvert, mais la route qui y mène du côté tunisien est toujours bloquée par des sit-inneurs, entravant, ainsi, la libre-circulation des biens est des personnes y compris les cas d’urgence.
Quand on sait que la Libye est le premier partenaire commercial de la Tunisie au niveau du Maghreb, on mesure les dégâts occasionnés par le blocage de centaines de camions de part et d'autre de la frontière et l'impossibilité pour des milliers de citoyens libyens de franchir la frontière pour rejoindre les cliniques de Sfax et de Tunis dont ils constituent au moins la moitié de la clientèle. Les sit-inneurs justifient leur intransigeance par le fait que les concessions faites ne les satisfont qu'en partie, puisque leur première revendication est «le droit au développement», comme si ce droit pouvait se décréter. Ne risque-t-ils pas ainsi de nuire à leur cause et de rendre plus problématique un redressement de la situation économique ?