Expo Milano 2015: Comment la Tunisie compte séduire
Comment se distinguer parmi les 145 pays qui participent à l’exposition universelle Expo Milano 2015 qui commencera le 1er mai prochain et devant accueillir pas moins de 21 millions de visiteurs ? Après Shanghai en 2010 et avant Dubaï en 2020, la capitale de la Lombardie vivra, jusqu’au 31 octobre, sur un site gigantesque d’un million de mètres carrés, au rythme festif de cette grande manifestation internationale.
Une occasion en or pour la Tunisie, tant pour la promotion du tourisme et des exportations que de l’image globale. Comment s’y est-on préparé ? Avons-nous su mobiliser les financements nécessaires et déployer un concept attractif?
La Tunisie y est rodée depuis sa première participation à l’Exposition Universelle de Paris en 1867 avec une reproduction au Parc Montsouris à échelle réduited’une partie du palais beylical du Bardo. Elle avait toujours fait rêver avec son artisanat, ses tapis, et parfois ses chameaux, mais aussi son huile d’olive et ses dattes. Les temps ont changé, les thèmes aussi, mais les budgets se sont rétrécis. Thème de 2015 : «Nourrir la Planète, énergie pour la vie».
Le Cepex, en charge du pavillon tunisien, devait s’ingénier à trouver la déclinaison distinctive. Il optera pour «La Tunisie, naturellement généreuse». Sans disposer des grands moyens déployés par nombre de pays rivalisant en espaces généreux, architecture futuriste et animations féeriques, il fallait créer l’attraction avec un minuscule espace de 250 m2 (contre 3000 m2 pour le Maroc) et un budget de 4 millions de dinars seulement dont 1.4 million de dinars fourni par l’Etat et le reste par des sponsors. Au lieu de mettre en avant des produits alimentaires, le parti pris a été de célébrer la nature et ses richesses à travers un concept d’oasis enchantée.
C’est ainsi que le choix s’est porté sur l’oasis littorale de Gabès, unique en son genre sur la Méditerranée et l’une des rares au monde, explique à Leaders Abdellatif Hmam, PDG du Cepex et commissaire du pavillon. Par sa proximité de la mer et ses étages de cultures, elle constitue un microclimat favorable au développement d’une flore très diversifiée et assure la sécurité alimentaire de ses habitants et l’adaptation aux changements climatiques. Le concept élaboré, il ne restait plus qu’à trouver les équipes architecturales et créatives pour le mettre en œuvre.
Pour l’architecture, c’est le projet de Mourad Zoghlami qui est retenu. Il avait déjà réussi le pavillon de la Tunisie à l’Exposition Internationale Yeosu 2012 en Corée du Sud. «Tout en optimisant les espaces, confie-t-il, j’ai voulu restituer une ambiance unique qui plonge ses racines dans notre patrimoine et fait vivre au visiteur une expérience personnalisée et unique ». On y entre comme dans une grande bulle et pour cela, il faut un spectacle audiovisuel captivant. La mission est confiée à Naceur Khemir, conteur, écrivain et cinéaste de talent. Il développera le scénario d’un court métrage qui sera tourné dans l’oasis mais aussi d’autres lieux du Sud. Une maison de production spécialisée, Moment Factory, s’emploiera en post-production à l’habiller en effets spéciaux et sons pour en faire un voyage dans le temps et l’espace.
Le pavillon tunisien offre au rez-de-chaussée un espace dédié à l’exposition multimédia, un restaurant take away et une boutique pour la vente de produits et cadeaux souvenirs. Un espace d’accueil VIP et des bureaux se trouvent à l’étage. Le programme d’animation prévoit l’organisation, le 27 mai 2015, de la Journée nationale de la Tunisie et d’un forum de partenariat économique le lendemain ainsi que d’une série de spectacles et de diverses manifestations culinaires et autres pratiquement toutes les fins de semaine, jusqu’à la clôture le 31 octobre prochain. Parmi les animations figurent notamment le spectacle Ziara, la fête des primeurs, les journées de la pêche et des fruits de mer, le festival du couscous et celui des dattes.