News - 09.03.2015

Ce que Madeleine Albright a demandé à Rached Ghannouchi et Mehdi Jomaa

Madeleine Albright 1

En demandant à rencontrer le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi et l’ancien chef du gouvernement, Mehdi Jomaa, en marge de sa récente visite à Tunis, l’ancienne secrétaire d’Etat, américaine aux Affaires étrangères, Madeleine Albright a suscité nombre de questions. Quels messages cherche-t-elle à porter et à quelles questions voulait-elle obtenir réponse ?

La rencontre avec Rached Ghannouchi, jeudi après-midi, dans une suite de l’hôtel où se tenait la Conférence sur l’Investissement et l’Entreprenariat, a été qualifiée, de part et d’autre, de « très intéressante ». Le chef d’Ennahdha y était entouré d’Ali Laarayedh, Rafik Abdessalem et Mehrezia Laabidi. Un olivier en miniature, réalisé en argent lui a été offert dans un clin d’œil au symbole de paix et de richesse tunisienne qu’il représente. « Madeleine Albright a félicité Ghannouchi, indique Rafik Abdessalem à Leaders, de sa contribution utile à la réussite du processus de la transition et du rôle positif qu’y a joué Ennahdha, rendant hommage à la clairvoyance des positions prises. Elle a particulièrement souligné l’esprit d’entente et de compromis qui a permis de surmonter les difficultés rencontrées et de prémunir la Tunisie contre de graves soubresauts.

«Mme Albright a saisi cette occasion, poursuit-il pour connaître l’analyse de Cheikh Rached sur la situation en Tunisie et dans la région. Aussi, la menace du terrorisme sur notre pays, mais aussi la Libye et le reste de la région, a été largement évoquée. Faire face à ce grand danger et lever ce défi est, dans une concordance des vues, une priorité absolue».

Mehdi Jomaa : les facteurs de réussite et les perspectives d’avenir

A Mehdi Jomaa, lors de leur entretien qui s’est déroulé vendredi matin à la résidence officielle mise à sa disposition, Madeleine Albright a exprimé « félicitations et appréciations pour l’œuvre accomplie en si peu de temps et dans un contexte des plus spécifiques », selon des sources informées interrogées par Leaders. « A elle seule, la tenue d’élections libres et transparentes constitue une belle consécration pour le gouvernement sortant, mais d’autres réussites sur divers plans, son également remarquables » a-t-elle indiqué, selon les mêmes sources. 
 
Son seul message aura donc été celui des félicitations, mais elle avait beaucoup de questions à poser. D’abord, l’ancienne secrétaire d’Etat américaine voulait comprendre quels sont les facteurs clefs qui ont facilité la mission de Mehdi Jomaa et son gouvernement et favorisé l’aboutissement réussi de cette déterminante étape de la transition. 
 
Ce qui l’intéressait également, c’était de connaître sa lecture de la situation dans la région et son analyse des perspectives d’évolution, particulièrement face aux menaces terroristes. Pendant plus d’une heure et quart, elle a eu avec Mehdi Jomaa q des échanges qualifiés de «très enrichissants». L’ancien chef du gouvernement a saisi cette occasion pour réitérer l’impératif de soutenir la Tunisie tant dans sa relance économique que dans l’ouverture de nouvelles perspectives à la jeunesse que sa lutte contre le terrorisme.
 
Jomaa avait à ses côtés Hédi Larbi,ancien ministre de l’Equipement, de l’Habit et de l’Environnement, ancien directeur à la Banque mondiale, ingénieurs des Mines de Paris et diplômé d’Harvard et du MIT.