Nidaa Tounès : les risques d'une scission se précisent
Le bras de fer entre ce qu'on pourrait appeler les « légitimistes » et les « refondateurs » de Nidaa Tounès se poursuit. Fort du soutien de la majorité du groupe parlementaire, la commission constitutive, a tenu une conférence de presse vendredi en présence de tous ses membres à l’exception de Hafedh Caïd Essebsi qui a rallié l’autre camp, celui conduit notamment par Khémaïs Ksila et Abdelaziz Kotti.
Alors qu’il y a péril en la demeure, les intervenants ont usé d’euphémismes « la situation est difficile», et exclu que cette crise porte à conséquence pour le parti. « Nous sommes unis et refusons tout ce qui est de nature à parasiter l’action de Nidaa », ont-ils proclamé à l’unisson. Ils ont également précisé que la réunion du conseil national à laquelle l’autre camp a appelé est illégale.
Cette structure regroupe 500 membres dont les cent membres du bureau exécutif et les ceux des bureaux des coordinations régionales.
La réunion, si elle se tient, sera un test pour « les refondateurs » parce qu’elle permettra de donner une idée du poids que ce courant représente au sein de ce parti. En cas de succès, la scission deviendra inévitable avec les conséquences désastreuses qui risquent d'en découler sur le double plan institutionnel et politique. Dans le cas contraire, il faudra s'attendre tout au plus à quelques démissions, au sein du groupe parlementaire. Mais la crise laissera certainement des traces tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du parti.