Opinions - 28.03.2015

Jaloul Ayed : Ma vision pour le BAD et mes engagements pour la direction

Jalloul Ayed BAD

Candidat officiel de la Tunisie pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), l’ancien ministre des Finances, Jaloul Ayed vient de livrer sa vision pour la Banque et ses engagements pour sa direction. La BAD estime-t-il se place au « centre de la transformation de l’Afrique : De la vision à l’action ». Dans un document soigneusement élaboré, qui mérite de servir de lettre de mission, il a consigné les priorités à respecter et les princes à observer. 

Sa conclusion, il la place sous une citation de Nelson Mandela, qu’il fait sienne : “Il n’y a rien que je ne craigne davantage que le fait de me réveiller le matin sans avoir en tête un programme qui me permette d’apporter un peu de bonheur à ceux qui n’ont rien, aux pauvres, aux analphabètes et à ceux qui sont atteints d’une maladie en phase terminale”. Et d’écrire : « Le moment est venu pour que l’Afrique devienne le prochain poumon économique dans le monde. Je serai fier d’apporter ma pierre à l’édifice ».

 

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Les paroles de Nelson Mandela doivent raisonner chaque matin dans les oreilles de celles et ceux qui travaillent à la BAD pour leur rappeler la noblesse de la mission qui leur est confiée. Ils peuvent être fiers de ce qu’ils ont accompli jusque lors, mais doivent par ailleurs prendre conscience que, maintenant plus que jamais, ils sont appelés à redoubler d’efforts. Ils doivent saisir l’occasion des vents propices qui soufflent sur l’Afrique et les exploiter afin d’aider notre continent à se rapprocher davantage des rives de la dignité, de la prospérité et de l’égalité pour tous.

 

Munie d’une grande expertise, de ressources humaines compétentes et d’une riche expérience sur les questions du développement, la Banque est en pole position pour continuer à faire la différence. Elle a arrêté des objectifs clairs d’amélioration de la qualité de la croissance africaine par lz favorisation de stratégies inclusives et vertes. Elle s’est également fixé des priorités opérationnelles clairement définies afin d’atteindre ces objectifs. Toutefois, la tâche reste aussi lourde que la responsabilité qu’assument ceux qui sont aux commandes. La question n’est pas tant de savoir si la Banque serait à même de poursuivre avec succès ses activités, que de savoir si elle serait apte à saisir les grandes opportunités qui se présentent aujourd’hui à l’Afrique, et à accompagner et amplifier le formidable élan enregistré par l’Afrique durant la dernière décennie.

 

Comme le succès engendre le succès, l’évolution positive de plusieurs régions africaines, aurait éventuellement un effet d’entraînement positif sur les pays restés à la traîne. La Banque devrait aider les premiers à consolider leur élan, et les seconds à réunir les meilleures conditions pour rattraper leur retard. L’assistance technique doit toujours accompagner, et même précéder, l’assistance financière afin de s’assurer de la création de valeur, et d’atteindre les objectifs recherchés. La Banque doit par conséquent assister les Etats-membres régionaux, et en particulier ceux qui sont fragiles, dans le renforcement de leurs capacités d’action et la conception de politiques susceptibles de leur garantir les meilleures chances de réalisation d’une croissance inclusive, équitable et durable. Un environnement réglementaire favorable, accompagné d’une stabilité socio-économique basée sur l’égalité de traitement, la mise en valeur des opportunités et un état de droit, offrent les meilleures garanties de réussite à toute initiative, qu’elle soit entreprise au niveau national ou régional et qu’elle soit ou non accompagnée d’un financement. La Banque est parfaitement outillée pour aider ceux qui agissent et permettent à l’Afrique, par leurs actions, à devenir le prochain marché émergent globalement intégré. La Banque a fait la différence par le passé. Elle fera encore davantage de différence dans l’avenir. Et si l’honneur de diriger la Banque devait m’échoir, je m’engage à ce qu’il en soit ainsi.

D’une certaine manière, chaque étape dans ma carrière, chaque défi rencontré, chaque devoir accompli et toute l’expérience acquise m’ont amené à être prêt à servir mon continent avec la même passion et la même dévotion. Je mesure entièrement la responsabilité que cela implique, et reconnais l’ampleur de la mission qui m’attend. Le moment est venu pour que l’Afrique devienne le prochain poumon économique dans le monde. Je serai fier d’apporter ma pierre à l’édifice.