News - 08.04.2015

Dîner d’Etat à l’Elysée, avec Hollande et Béji Caïd Essebsi

Paris – De notre envoyé spécial, Taoufik Habaieb – Dans le protocole français, un dîner d’Etat au Palais de l’Elysée est le summum des honneurs les plus prisés. Celui offert mardi soir par le président François Hollande à son hôte Béji Caïed Essebsi a été LE dîner d’Etat par excellence. Pas moins de deux cents convives parmi de grandes figures de la politique, des patrons du CAC 40 et des stars y ont pris part dans un cérémonial qui laisse un profond souvenir.

A 20 heures précises, le président Caïd Essebsi fait son entrée dans la cour de l’Elysée où le reçoit sur le perron son homologue Hollande. Haie d’honneur de la Garde républicaine. Les deux présidents sont conduits par le chef du protocole à leurs places dans la salle des fêtes. La table d’honneur est au fond de la salle où sont disposées de part et d’autre d’une allée centrale 16 tables rondes, chacune portant le nom d’une ville tunisienne : Kasserine, Tunis, Bizerte, Sfax, Jendouba, Sidi Bouzid. En arrivant à l’Élysée, chaque invité reçoit un petit carton à son nom qui lui indique sa table.

La musique tunisienne à l’honneur

A droite, sur une petite scène, l’orchestre à cordes de la Garde républicaine, dirigé par le Lieutenant-Colonel Sébastien Billard, nous réserve plus d’une surprise. En violon solo, c’est un jeune tunisien, Jasser Haj Youssef émerveillera l’assistance.

D’abord, un samai tunisien, puis l’orchestre jouera une série de chansons tunisiennes, Hobbi Ytbaddal, Ordhouni, et autres yalli boodak, à partir d’arrangements de Mohamed Garfi, avant de passer à Tango « La vi llegar » et la symphonie op.11 no 2.

De grandes figures

Le Tout-Paris était là ce mardi soir. On reconnaît les ministres et anciens ministres Taubira, Cazeneuve, Sapin, Lang, Mitterrand, et Guigou, des patrons de grandes entreprises, François Pérol (BPCE) et Thierry Martel (Groupama) en tête, des figures emblématiques des médias et du cinéma, Jean Daniel, Béchir Ben Yahmed, Jean-Pierre Elkabbach, Claudia Cardinale, Sonia Mabrouk, Pierre Haski, Serge Moati, Smaïn, Michel Boujnah et autres. Mais aussi, l’ancien ambassadeur à Tunis, Yves Aubain de la Messuzière ou le politologue Gilles Kepel.

Près d’une cinquantaine de Tunisiens étaient eux aussi invités au dîner. Parmi eux, Elyès Jouini, Mehdi Houas, Lotfi Belhassine, Hosni Jemmali, Tarek Ben Ammar, Férid Memmiche, Adel Feki…

Au menu du Chef

Le repas servi avec tout un cérémonial se voulait en haut de gamme de la gastronomie française. Le Chef cuisinier du Palais de l'Élysée, Guillaume Gomez, 36 ans, dont 17 au palais, Meilleur ouvrier de France (2005), a concocté un menu raffiné. En entrée, terrine de homard et saumon bio, puis, grenadin de lotte au jus de légumes confits, avec des pommes moulées au safran d’Orléans.

Le plateau de fromage sera suivi en dessert d’entremets printanier. Le tout accompagné d’une suite de breuvages parmi les meilleurs vins et champagnes de France.

Comme de vieux copains

Le protocole prévoit un échange de courtes allocutions des deux présidents. Beaucoup d’amitié et de belles intentions. Mais, l’ambiance très officielle, bien que marquée par la chaleur de l’accueil, deviendra très rapidement bon enfant. François Hollande conduira Béji Caïd Essebsi saluer les invités à leurs tables, ce qui est parfois prévu par le protocole. Mais, ce qui ne l’est pas, c’est que tous se lèvent de leurs tables pour de grandes accolades, ici et là.

Caïd Essebsi est ravi, lançant ses petites phrases pleines d’humour. Saluant Thierry Martel, président de Groupama, actionnaire de référence de la STAR, il lui dira : « Avec vous, on est assuré et rassuré ». A François Pérol, président de BPCE, actionnaire majoritaire de la BTK, il ne tarira pas d’éloges sur son parcours à l’Élysée et à présent à la tête de ce grand groupe bancaire. L’humoriste Smaïn avait peur qu’il ne le reconnaisse pas et demandera à Boujnah de le présenter. BCE se mettra à l’imiter. Hollande est aux anges. Heureux. Il incitera une convive à monter sur la petite scène pour pousser une chanson.

« Objectif atteint! »

On oublie qu’on est au cœur du pouvoir, et de la rigidité du protocole millimétré, pour verser dans une ambiance conviviale, très cordiale. La délégation tunisienne en est fort heureuse. Objectif atteint : des marques d’honneur hissées le plus haut possible, des échanges politiques très approfondis et fructueux et des relations personnelles très chaleureuses.

Et l’économique et le sécuritaire dans tout cela? Que rapportera BCE aux Tunisiens de cette visite hautement politique et protocolaire? « Tout viendra par la suite », nous promet-on.

Taoufik Habaieb

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