Hommage à ... - 14.04.2015

Hommage à Tahar Ennaifar

Hommage à Tahar Ennaifar

Un brillant économiste et un grand commis de l’Etat vient de nous quitter ce matin du samedi 11 Avril 2015. Il s’agit de Tahar Ennaifar, fils du grand savant Feu Mohamed Chédly Ennaifar et de FeueWassila Kastalli.

Né en Novembre 1940 à Tunis, Tahar Ennaifar, après des études secondaires à Tunis, obtient en 1968 la Licence en Sciences Economiques de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Strasbourg en France et entame à Paris un Diplôme d’Etudes Supérieures spécialisées. Rentré à Tunis en 1969, il commence une brillante carrière professionnelle par la recherche à l’Institut National de Productivité. Carrière toute consacrée au service public et aux différents secteurs de l’économie, de l’industrie aux mines en passant par l’énergie, la planification, la décentralisation et les négociations avec les instances internationales financières et économiques comme la Banque Mondiale, la BAD, le PNUD ou l’Union Européenne.

D'abord, Directeur de la Planification Sectorielle de 1980 à 1983, il est nommé Directeur général des Projets au Ministère du Plan (1983-1991) avant d’occuper le poste de Secrétaire Général du Ministère de l’Economie (1991-1995). PDG de l’API  (Agence de Promotion Industrielle) de 1995 à 1998, il termine sa carrière en l’an 2000 comme Directeur Général du Centre National d’Etudes Agricoles.
Expert international auprès de nombreuses instances internationales, membre de plusieurs Conseils d’administration d’entreprises nationales, Tahar Ennaifar est connu pour sa grande maîtrise des dossiers mais aussi pour son franc parler qui dérangeait parfois. Il disait tout haut ce que beaucoup se contentaient de penser tout bas ! Homme élégant et courtois, il lisait énormément et tenait à être à jour dans tous les domaines de sa spécialité sans pour autant exclure l’Histoire et les développement vertigineux des nouvelles technologies et leurs incidences sur une économie mondiale de plus en plus dématérialisée et sur l’adéquation entre la formation et le marché du travail. Car il a également tenu à partager son savoir et son expérience en donnant des cours à l’IPSI, à l’Ecole Nationale d’Administration ou l’Ecole Supérieure de Commerce de la Manouba.

Auteur de nombreuses publications, il a contribué à la mise en place des stratégies nationales de développement économique et industriel.

Son amour des livres et de la lecture le conduit à se dévouer entièrement, après la retraite, à la riche bibliothèque personnelle de son père qui est, jusqu’à nos jours, ouverte aux chercheurs au sein du domicile familial à Montfleury. Il a dû, pour cela, faire un grand effort pour hisser sa maîtrise de la langue arabe au niveau des nombreuses recherches et publications de son père et des trésors manuscrits que contient la bibliothèque. Il a ainsi assuré la publication de plusieurs ouvrages inédits de son père, Cheikh Chédly Ennaifar, dont notamment des biographies exclusives d’hommes de lettres tunisiens « qui nous ont précédés » (Al Oudabaa Assalafiyoune), un traité sur l’art de la marine chez les arabes (« Al Oustoul »), le recueil des prêches du vendredi de son père qui  avait été tout au long de sa vie, Iman de la Mosquée Bab Laquouès et, en Mai 2008, avec Beit El Hikma, l’hommage rendu à son père à l’occasion du dixième anniversaire de son décès.

Remarié à une enseignante, Awatef Mzali, il laisse deux garçons, Adnane et Kaïs, déjà établis dans la vie professionnelle (enseignement et informatique) et deux beaux enfants, Emna et Hédi, qu’il a élevés avec amour. Avec lui commence à disparaître une génération de cadres qui a contribué à construire ce pays avec dévouement et, surtout,avec désintéressement. Ses nombreux amis n’ont pas manqué de lui rendre un dernier hommage lors de ses obsèques ou la cérémonie du fark.Paix à son âme.
 

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