Sos avant chavirement !
Permettez-moi d’être plus prosaïque… Voilà quatre ans, la société se dresse –comme un seul homme -debout. Sous une bannière unique de la Tunisie. Il interpelle son Etat post- indépendance pour dénoncer la dérive d’une unité (politique) de façade laquelle permit aux riches de s’enrichir et aux pauvres de s’appauvrir. La ronde de l’ascenseur social ne tournait pas rond. Comme si chaque main scella «sa sœur» -dit-on en dialectal et que la roue de l’histoire se figea à minuit. L’opulence n’étant pas ici seulement d’ordre matériel mais indubitablement à dimension mentale et éthique. Ni les premiers gavés n’ont lâché prise pour partager ni les seconds n’ont trouvé récompense pour les sacrifices -par le passé- consentis. Désormais tous les deux se morfondent dans un dramatique désespoir du dé-bonheur et la fierté d’une carte d’identité nationale –administrativement -partagés.
Par son mouvement mobilisateur, le peuple crut secouer la somnolence des z- élites et chasser les politiciens postiches lesquels s’appuyant sur la batterie d’une bureaucratie aussi lourde qu’improductive ont pompé à loisirs les richesses et les potentialités. Le résultat est là. Moins de 10 pour cent de la population a raflé toute la mise…
Quatre années passées dans la tourmente avant que «le dialogue national» n’engage le pays dans la sortie du tunnel; par la double embellie d’un scrutin démocratique et le boulet aussi d’une dette hypothéquant le bien être de la génération post-révolution.
Pour le peuple de la révolution, l’issue démocratique ne résout pas pour autant les frustrations latentes ( chômage, inégalité, corruption et terrorisme ). Et du coup tout le monde d'ici et d’ailleurs se met au chevet d’un pays malade des ses propres maux. Des conseils orientés et des propositions à dessein ciblées .En vain.
Si le bateau «Tunisie» ne coule pas c’est que –profiteurs et blousés- sont rassemblés au milieu du pont. Que l’on recule ou avance, le bateau basculera. Et avant qu’il ne soit trop tard et dire qu’on aurait du se comporter autrement, l'on ( le gouvernement et société civile ) doit agir dans le sens de l’équilibre de la liberté et de la dignité retrouvées. Dans l’égalité. Tous les sacrifies seraient permis si au bout du chemin les dividendes étaient équitablement répartis…
C’est que si les nantis étaient pauvres avant de s’enrichir; les pauvres n’entendent pas mourir idiots…Dans ce pays de l’optimisme et par respect aux martyrs il y a semble -t-il un rayon de soleil pour tout un chacun ; à condition que la fourberie et la bêtise ne se dressent en obstacles pour le dévier …
Habib Ofakhri
- Ecrire un commentaire
- Commenter