Comment sauver la CPG ?
La crise de la compagnie de Phosphates de Gafsa a pris une nouvelle tournure avec l’entrée en lice ce mardi des employés de la compagnie paralysée depuis des semaines par des sit in de diplômés chômeurs qui réclament leur recrutement. S’adressant aux sit-inneurs, le président de l'amicale des hauts cadres leur a demandé d’attendre que « la compagnie retrouve son rythme de production normal ». Il a ajouté que la situation financière de la CPG est catastrophique
Pour sa part, Le secrétaire général adjoint de la fédération générale des mines, a accusé des concurrents étrangers de chercher à bloquer la production.
Même s’il a tardé à se manifester, le sursaut du personnel a le mérite de faire entendre la voix de la raison, alors que jusque-là, nous n’avons entendu que les menaces et les déclarations incendiaires qui sont d’autant moins acceptables qu’elles émanent de députés de la région.
Depuis la révolution, la CPG doit faire face à des grèves et des sit in à répétition. C’est le premier employeur de la région avec 7000 employés, contre 5000 avant la révolution. Mais« la compagnie » comme on l’appelle à Gafsa est avant une entreprise citoyenne qui consacre une part importante de ses bénéfices à des activités de mécénat dans la région. En 2010, année de référence, la production de phosphate a généré des recettes de l’ordre de 1,2 milliard de dinars pour une production de 8 millions de tonnes. Du fait des sit-in, le volume de production pendant le premier trimestre 2015 n'a pas dépasse les 650 mille tonnes contre 8 millions de tonnes pour toute l’année 2010. La baisse de la production aura inévitablement des répercussions sur les activités du Groupe Chimique dont la CPG est l'inique pourvoyeuse en matières premières.