La HAICA contestée par deux de ses membres
Une dizaine de jours après avoir accordé leurs licences à six radios privées et une chaîne de télévision, la HAICA se trouve confrontée à une grave crise après la démission de deux de ses membres qui viennent s'ajouter à celle de deux autres membres, il y a un an. Les deux démissionnaires, Rachida Enneifer et Riadh Ferjani reprochent à la Haute Instance « ses dérapages répétés » qui sont de nature à mettre les medias sous la coupe de pouvoir politique, des puissances de l’argent et des lobbies nationaux et étrangers. Ce qui rompt selon eux avec la vocation de la HAICA d’être « un instrument de régulation du paysage audiovisuel garantissant la liberté d’expression ». Parmi les dérapages reprochés à cette instance, ils citent précisément la délivrance en juillet 2014 puis en avril 2015 de licences à certaines chaînes de télévision et à des radios, qu'ils n'ont pas nommées. Le président de la HAICA, Nouri Lejmi, s’inscrit en faux contre ces accusations, et affirme que cette instance n’a jamais été soumise à des pressions de quelque nature que ce soit et que toutes ses décisions ont été prises loin des tiraillements politiques. Il ajoute que toute personne qui lance des accusations est tenu d'en fournir les preuves. «S'ils les ont, ils n'ont qu'à les présenter».
L'instance, composée à l'origine de neuf personnes, n'en compte désormais plus que cinq, quatre de ses membres ayant démissionné. Ce qui pose problème. Pour être légales, les réunions de la HAICA doivent se tenir en présence des deux tiers de ses membres. Ce qui n'est plus possible après ces démissions.
Tout en déplorant le vide provoqué par ces démissions, Nouri Lejmi invoque le principe de continuité des institutions de l'Etat, «cependant, nous allons nous concerter avec la présidence de la Républlique».