Abdelwahab Nachi : La STB n’est pas en faillite, elle est riche et détient tous les atouts de son essor
A l’heure même où à la Kasbah, le conseil des ministres approuvait mercredi le projet de loi sur la recapitalisation des banques publiques pour une enveloppe totale de un milliard de dinars, la STB tenait dans l’ancien siège de la BDET, au centre urbain nord, ses assemblées générales ordinaire et extraordinaire, les premières depuis l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions pour la gouvernance. Récit.
Il y croit fermement et ne se laisse pas faire, dès qu’il s’agit de défendre la STB, la banque historique de la Tunisie indépendante. A deux mois de la retraite, son PDG, Abdelwahab Nachi, se lâche, et monte au créneau. «Nous ne sommes pas en faillite comme le prétend cette campagne dirigée contre la banque. Je suis personnellement visé pour avoir demandé au secteur touristique de payer ses dettes, quitte à régler les cas un par un», a-t-il lancé d’emblée, précisant qu’il ne cherche guère à verser dans la polémique. Nachi se réjouit de voir la nouvelle ministre du Tourisme et de l’Artisanat décidée à prendre le taureau par les cornes en s’attelant au traitement de l’endettement du secteur. «Ça sera salutaire pour tous», affirmera-t-il.
Abordant les fondamentaux de la STB, le PDG indiquera que la volonté d’apurement des comptes a conduit à gérer l’historique et tout prendre en charge tout en essayant de mettre fin aux crédits en suspens. « Nous avons une machine à créer ce genre de produits toxiques qui obèrent nos livres, a-t-il souligné, mais nous nous y attaquons ». Il a reconnu l’absence d’une comptabilité en devises qui sera bientôt mise en place, des insuffisances d’actifs dans certaines filiales comme la BFT, et une meilleure appréciation des risques. Mais, il estime que la Banque dispose de bons ratios.
«En prenant mes fonctions à la tête de la STB, confie Nachi, beaucoup croyaient que le montant des « suspends » serait de l’ordre de 4 milliards de dinars. Rien n’en est resté aujourd’hui. Nous avons aujourd’hui un ratio de liquidité de plus de 65%, un très bon portefeuille clients et des équipes très compétentes et très dévouées. « En comptant sur nos propres ressources internes, notamment des ingénieurs de grande valeurs, appuyés par trois cabinets spécialisés, nous avons commencé par la réévaluation des garanties et abouti à des indicateurs très rassurants. Rien que les biens hors exploitation nous donnent des valeurs très élevées, les terrains nus totalisent à eux seuls près de 96MDT. Si je vends les participations rien que dans deux hôtels, l’un au Cap Bon et l’autre au Sahel, pour lesquels d’ailleurs nous avons reçu des offres sérieuses, nous récupèrerons pas moins de 150 MDT.
Face aux actionnaires, grands et petits porteurs, Abdelwahab n’a pas de tabous. Tout est mis sur la table. Il ne défend pas son bilan personnel, mais le parcours d’une banque pionnière qui n’a pas été épargnée par de multiples crises et crédits carbonisés. Et surtout son potentiel. En vieux routier de la finance, il sait que la STB, une fois dotée des 756 MDT qui lui seront indispensables, sera capable de rebondir. C’est cette promesse qu’il s’emploie à partager avec les actionnaires, le personnel et les pouvoirs publics.