Ghannouchi sur tous les fronts!
Alors que la classe politique semble tétanisée face à la multiplication des mouvements sociaux, la fronde du sud et la crise du bassin minier, Rached Ghannouchi se fait remarquer depuis plusieurs jours par une activité débordante tant au niveau des régions qu’à l’échelle nationale. De toute évidence, cet activisme n’est pas seulement destiné à renforcer les liens avec les cadres du Mouvement ni avec sa base électorale à quelques mois du congrès, mais aussi à aider un gouvernement abandonné à son propre sort par la coalition au pouvoir. Conscient que la chute du cabinet Essid dans dans un climat de fortes tensions risque d'avoir des conséquences dramatiques pour le pays, mais aussi pour son parti qui a lié son sort à celui de ce gouvernement, il se démène pour empêcher l'rréparable.
Il est pratiquement le seul leader de parti à prendre une position aussi tranchée contre les grèves et ceux qui «cherchent à déstabiliser le pays», les accusant de se faire les complices de Daech et appelant à plus de vigueur dans le traitement de ce dossier y compris en recourant à la réquisition. Reprenant la formule de Caïd Essebsi : « Notre pétrole, ce sont nos enfants», il n'a pas n'hésité à encenser le président de la République «C'est une formule particulièrement heureuse à laquelle, j'adhère totalement», a-t-il lancé. Il reste que le silence dans lequel s'est muré Nidaa censé être le principal soutien du gouvernement est incompréhensible alors que la maison Tunisie brûle. Pour le définir on a le choix entre plusieurs qualificatifs : pusillanime, opportuniste, suicidaire.