Habib Essid : Nous n’accepterons ni chantage, ni bras de fer
« Je vous le dis et à tous les Tunisiens en toute clarté, nous n’accepterons ni chantage, ni bras de fer. Nous ne tolérerons ni anarchie, ni abus de droit, personne, quelle qu’elle soit n’est censé être au-dessus de la loi ! » Il aura fallu attendre la fin de son discours vendredi matin devant les élus de la nation, pour voir le chef du gouvernement Habib Essid, hausser le ton et dessiner les lignes rouges infranchissables. « Je mets en garde contre les tentatives de certains pour susciter les divisions, entretenir l’esprit tribal et régionaliste et s’attaquer aux fondements de l’Etat, lancera-t-il fermement. Ceux qui allument le feu de la fitna ne sauraient l’éteindre. Ceux qui initient le drame de la division et de la dislocation du lien national, ne pourraient y mettre fin. La Tunisie est une patrie unie, un pays indivisible. La souveraineté de notre pays, l’unité de notre peuple sont des lignes rouges que nul ne saurait dépasser ! »
Il ira plus dans le détail en évoquant les grèves illégales et la contrebande."Face à la multiplication des grèves sauvages et non-encadrées, dira-til, on se demande qui se cache derrière, les initient et encouragent et avec quels agendas non-déclarés. En aucun cas, nous ne saurions accepter ces grèves illégales et l’obstruction du droit au travail ».
Dénonçant l’aggravation de la contrebande qui se met en jonction avec le terrorisme et s’inscrit dans un processus d’insurrection, il indiquera que ce phénomène s’est transformé d’actes individuels en crimes organisés opérés par des bandes structurées qui s’emploient non seulement au trafic des marchandises, mais aussi à celui des produits dangereux et armes de guerre. « Ces contrebandiers, dira-t-il, s’infiltrent dans les mouvements revendicatifs pour attiser les passions et les tensions et créer des situations de confrontations avec les forces sécuritaires et armées, croyant pouvoir entretenir ainsi le désordre pour couvrir leurs trafics ».