Caïd Essebsi appelle le G7 à mettre en place un plan de soutien à la Tunisie
Château d’Elmau, Bavière, Allemagne- De notre envoyé spécial – Invité spécial du G7 en sommet depuis dimanche sur les hauteurs de la Bavière au château d’Elmau, le président Béji Caïd Essebsi a appelé les 7 pays les plus industrialisés à mettre en place un plan de soutien à la Tunisie. Cet appui, a-t-il indiqué, peut se décliner en investissements directs, financements à des conditions concessionnelles et appui dans la lutte contre le terrorisme.
Chaleureusement accueilli par la chancelière allemande Angela Merkel et ses hôtes à ce sommet, le président Caïd Essebsi était très attendu pour exposer sa double expérience de transition démocratique bien avancée et de lutte contre le terrorisme qui enregistre des succès significatifs. Assis à la droite de la Chancelière et faisant face au président Obama, il était écouté avec un intérêt perceptible. En fait, la plupart d'entre-eux le connaissent bien. Comme il le rappellera, ils l'avaient reçu en G8 à Deauville en 2011, en tant que Premier ministre, quelques semaines seulement après le déclenchement de la révolution. Tous les engagements qu'il avait pris ont été tenus...
Un auditoire exceptionnel
Le président Caïd Essebsi avait en effet la précieuse occasion de s’adresser à de puissants décisionnaires. D’abord, les chefs d’Etat et de gouvernement du G7, à savoir les présidents Barack Obama et François Hollande, ainsi que les chefs de gouvernement David Cameron (Royaume Uni), Matteo Renzi (Italie), Stephen Harper (Canada), et Shinzō Abe (Japon).
On relève aussi la participation des dirigeants de grandes organisations et institutions internationales : l le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki moon, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, la présidente de l’Union africaine, Dlamini Zuma, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde et le directeur général du BIT, Guy Ryder.
Avec le président Caïd Essebsi, trois chefs d’Etat africains et deux chefs de gouvernement sont reçus en invités de marque. Il s’agit des présidents du Nigéria, Muhammadu Buhari, du Sénégal, Macky Sall et du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf (Libéria), ainsi que deux premiers ministres, l’Ethiopien, Hailemariam Desalegn et l’Iraquien, Haider al-Abadi.
Un message très clair
Premier à intervenir lundi matin lors de la session consacrée au développement et à la sécurité du continent africain, le président Béji Caïd Essebsi a passé en revue le parcours jusque-là réussi de la Tunisie dans sa transition, soulignant le succès de l’étape politique, mais mettant en exergue les grandes difficultés économiques, obérées par la crise libyenne et les menaces terroristes.
Au sujet de la Libye, il rappelle l’impact économique estimé à 5.7 milliards de dinars supporté chaque année et appelle à un règlement pacifique du conflit libyen, favorisant une solution consensuelle menant à la création d’un Gouvernement d’Unité Nationale.
Le terrorisme, précisera le président Caïd Essebsi est plutôt régional voire même mondial, fomentée par une nébuleuse occulte se réclamant de la religion mais dont le but est de déstabiliser les Etats et de semer le chaos au niveau de l’ensemble de la planète en provoquant des guerres civiles, l’insécurité et des phénomènes migratoires extraordinaires. La lutte contre ce fléau, souligne-t-il, exige donc une plus grande coordination régionale et internationale et la mobilisation de gros moyens largement supérieurs aux capacités tunisiennes ; laquelle mobilisation de moyens se ferait au détriment de notre développement.
Caïd Essebsi insistera particulièrement sur la détermination de la Tunisie à vaincre le terrorisme et réussir sa relance économique, indiquant que le nouveau plan de développement économique 2016 – 2020 est quasi finalisé et sera présenté avant la fin de l’année lors d’une grande conférence internationale sur l’investissement. Il affirmera que toutes les réformes nécessaires sont engagées selon un calendrier clair et bien défini.
Pour entreprendre cette importante tâche et la faire aboutir rapidement, la Tunisie, soulignera-t-il mobilisera tous ses moyens mais doit compter sur l’accompagnement par la communauté internationale, les pays du G7 en tête. Ce sont les démocraties qui sont les mieux placées pour apprécier l’avancée démocratique en Tunisie, la soutenir et la faire réussir pleinement. Rappelant que toutes les transitions ont bénéficié d’un appui conséquent, il a indiqué que la consolidation de l’expérience démocratique tunisienne présente un enjeu stratégique pour les pays du G7 car un échec de cette expérience pourrait avoir des conséquences néfastes sur toute la région.
« A tous ceux qui partagent nos valeurs, je lance un appel pour qu’ils mettent en place un Plan de soutien du G7 en faveur de la Tunisie » a conclu le président Caïd Essebsi.
Taoufik Habaieb
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