Béji Caïd Essebsi réussira-t-il à mobiliser les Tunisiens ?
VQENDRvoir essayéyze
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. C’est ainsi que le président de la République justifie la proclamation de l’état d’urgence « pour un mois » dans son adresse à la nation. Sans parler d’un danger précis imminent, il évoque la conjoncture économique dramatique, les tensions sociales avec les grèves à répétition, la montée du chômage et surtout le terrorisme. « Il suffit d’un nouvel attentat comme ceux de Sousse ou du Bardo pour que l’Etat s’écroule » a-t-il averti. Les traits tirés après les évènements de Sousse qui l’ont beaucoup affecté, le chef de l’Etat n’en a pas moins paru déterminé. De toute évidence, déçu par l’absence de mobilisation des Tunisiens, il a voulu provoquer le sursaut tant attendu, mais qu’il ne voit pas venir.
Quelques après l'attentat de Sousse et alors que le sang des malheureux touristes n’avait pas encore séché, les rues étaient envahies par les foules de veilleurs ragaillardis par les milliers de calories qu’ils venaient d’ingurgiter et sur les visages desquels on avait du mal à déceler la moindre émotion comme si les Tunisiens s’étaient habitués aux scènes d’horreur. Caïd Essebsi a brossé un tableau sombre de la situation, insisté sur les défis à relever et rappelé que nous sommes en état de guerre contre le terrorisme dans l’espoir de créer le choc psychologique et secouer l’apathie de ses compatriotes. Puisse-t-il être entendu. En tout cas, s'il échoue, ce n'est pas faute d'avoir essayé.